Un homard, « complementary from the Island »
Par Marc à 17:04 :: 2007 France – GB – W Irlande
La nuit a été agitée… Une remontée au vent de derrière les fagots… Car évidemment, aussitôt que la route s’incurve vers le nord-est, le vent passe lui aussi du nord-ouest au nord-est, toujours droit dans le pif. Enfin pas tout a fait ce mercredi soir… Un bord semble favorable et nous décidons de pousser jusqu’à Aranmoore avant qu’il ne tourne vraiment nord-est. Une nuit au près, force 5 à 6, à jouer à saute-mouton dans les grandes vagues de l’Atlantique. Musclé, tonifiant et rassurant, Chamade remonte superbement à 6 nœuds dans ces conditions qu’on qualifiera de « rough ». Et c’est finalement à Rossillion Bay au sud d’Aranmoore Island que nous jetons l’ancre. Ici plus de voilier, seuls quelques pêcheurs, des caseyeurs. Il y a donc de la « lobster ».
Sur la jetée deux marins préparent justement les appâts pour leurs casiers. « Vous n’auriez pas un homard à vendre ? » « Where are you from ? ». « From Switzerland”. “How, far from home… Yes we have lobsters… “ Et les voilà qui m’invitent à venir en choisir un dans leur vivier qui flotte dans la baie.
Un beau, un gros, un splendide pour trois personnes. Et au retour… pas question de payer… « Complementary from the island », cadeau de l’île.. Incroyable… décidemment ces Irlandais n’ont pas fini de nous surprendre!
Drôle de mouton à Clew Bay
Par Marc à 17:02 :: 2007 France – GB – W Irlande
Rude changement de temps cette nuit, comme si souvent en Irlande. Le ciel est plombé, le crachin colle à la peau. Il faut pourtant se bouger tôt. Hier soir le moteur ayant soudain eu quelques baisses de régime inexpliquées, je soupçonne un bout pris dans l’hélice. Et pour vérifier, on profite de cette baie totalement calme pour échouer Chamade à marée basse. A peine entrons nous dans la petite baie choisie qu’un homme sur la rive crie « shallow !!!) « Pas de fond ». Il est vrai qu’ici le dériveur intégral est quasi inconnu. Et une fois à marée basse, devant cet étrange mouton égaré entre varech et prairie, un vieux pêcheur ramassant des coquillages viendra nous saluer : « Strange place to see a sailing boat.. Is’nt it ? » It is !
Le verdict : rien dans l’hélice, mais tout de même un seau de bulots ramassés sous les algues par Rosalie, qui se transforme en délicieux risotto.
Connemara : Pas si vache que ça le pays des moutons !
Par Marc à 17:00 :: 2007 France – GB – W Irlande
Connemara : Pas si vache que ça le pays des moutons !
Décidemment cette côte du Connemara n’est pas avare en surprise. La voilà qui nous gratifie d’un temps magnifique, d’un ciel bleu éclatant dans un torrent de lumières toutes plus belles les unes que les autres. Voilà qui nous change de notre étape au large des côtes du Kerry sous une pluie battante. En doublant les îles Skellig, c’est tout juste si l’on apercevait l’ancien monastère perché sur le rocher. Vision d’une sauvagerie incroyable.
Mais là après Inishboffin, après «l’île de la vache blanche », c’est au tour d’Inishturk, «l’île du cochon sauvage ». Un bout de caillou, un minuscule port et un minuscule village. Le genre d’endroit où il ne vient pas à l’idée de mouiller. Mais Rowlie nous a vivement conseillé l’escale ce dimanche. C’est le jour des « games », les jeux inter-îles, entre Inishboffin, Inishturk et Clare Island. Tir à la corde et compétition d’aviron sur ces yawls goudronnées traditionnelles en Irlande. Toutes les familles des îles sont venues pour la fête.
Le tir à la corde, c’est à marée basse, dans le fond du minuscule port. Les algues ont été ratissées et la bataille est féroce. Le tout rythmé bien sûr par un accordéon et une guitare.
Tout semble calme dans ce petit trou qui semble si bien protégé par les 2 petites digues. « You’ve to be here in a winter gale to see what happen » me corrige l’un des rameurs qui s’apprête à concourir. Le port par une tempête d’hiver serait un vrai chaudron. Pas vraiment le temps qu’il fait aujourd’hui. N’empêche qu’il est l’heure de repartir si l’on veut arriver avant la nuit dans Clew Bay où l’abri sera tout de même meilleur que dans la rade d’Inishturk. Ah oui… qui a gagné ? C’est finalement Inishturk, d’un cheveu, devant Inishboffin. Le cochon sauvage a dominé la vache blanche, et chez lui, à domicile, c’était sans doute mieux ainsi.
Magie nocturne à l’île de la vache blanche
Par Marc à 16:56 :: 2007 France – GB – W Irlande
Etrange couple que ce duo de musiciens ce soir au pub du Doonmore à Inishboffin, littéralement « L’île de la vache blanche ». Autant le guitariste semble réservé, bercé intérieurement par sa musique, autant le joueur de bodhran, ce grand tambourin irlandais, est un personnage envoûtant. La soixantaine, bien rebondi, visage joufflu, avec tout au fond des petits yeux malicieux qui rient à ses propres histoires. C’est lui qui chantent une après une des complaintes irlandaises, manifestement croustillantes, à entendre les éclats de rire de la quinzaine de personnes présentes. Dommage que les paroles en gaélique nous coupent de ce qui sûrement est un délice… Et l’ambiance magique qui commence à régner déteint sur l’assistance. Soudain une femme d’une trentaine d’année, si discrète jusque là entonne une nouvelle romance. Une voix cristalline, un regard qui soudain s’éclaire et son visage qui rayonne sous sa chevelure blonde. Incroyable transformation de cette femme qui dès sa ballade terminée redevient une cliente effacée.
Et c’est au tour de Rowlie de se lancer. Rowlie, notre hôte dans ce pub. Ingénieur spécialiste en fibre optique à Westport, venu avec son First 33,7 AS LATHAIR à Inishboffin pour le week-end. Un personnage solaire, communiquant sa joie de vivre et son amour de l’Irlande à quiconque passe dans un rayon de 10m. Et visiblement lui aussi en chante une épicée.. qui ravit l’assemblée. Nous voilà captif, croisant nos récits de mer et nos verres de Guiness.
La vache ! Toujours dans le pif !
Par Marc à 17:55 :: 2007 France – GB – W Irlande
Ça c’est calmé un peu ce matin, mais rien à faire, vérification faite, c’est toujours du vent contraire…
On se contente d’aller présenter nos hommages aux reines locales, et les salutations de leurs cousines d’Hérens.
Mais les augures paraissent favorables, une fenêtre de vent de sud-ouest semble se préciser pour mercredi… A suivre
O’Sullivan et les 40 buveurs
Par Marc à 17:53 :: 2007 France – GB – W Irlande
Crookhaven, quelques maisons au bout du bout d’une péninsule rocheuse, elle-même au bout du bout de la pointe de Mizen Head, le menton de l’Irlande. 250 habitants. Au début on ne voit que quelques maisons, mais on compte tout de suite 3 pubs qui entourent le quai. Et l’un d’eux, le maître des lieux : O’Sullivan’s Bar.
Petite maisonnette blanche qui ne paie pas de mine… mais passez donc la porte… où chaque soir se pressent ses quarante, ses cinquante ou même ses soixante buveurs.
O’Sullivan’s Bar : live music on Monday, Wednesday et Friday. A vous de ne pas rater le bon jour ! La Guiness, l’Irish coffee et les chants à l’intérieur. Mais pour faire connaissance, rien de tel que le petit coin fumeur coincé dehors derrière les WC : « Fumer tue », certes, mais c’est quand même là, sous l’auvent de 3 mètres carrés, que vous referez vraiment le monde avec les locaux. O’Sullivan’s, à Crookhaven… retenez l’adresse, et pour ceux qui ne comprennent que mal le langage local, le patron parle même le français.
« Gale warning »
Par Marc à 16:52 :: 2007 France – GB – W Irlande
Et c’est reparti pour la suivante… Le nord-ouest frais annoncé hier soir, se transforme, au bulletin du matin, en coup de vent attendu pour la mi-journée. Juste le temps de tirer deux grands bords de près par force 6 dans la grande houle qui revient déjà. Nous passons à 3 milles du mythique phare du Fastnet, mais résisterons à la tentation du détour pour la photo !
Il est temps de trouver abri dans la petite baie de Crookhaven. Et surprise, il n’y que nous pour trouver que ça souffle. Dans la baie, le club de voile est à l’exercice. Des dizaines de petits dériveurs, sorte de croisement entre l’Optimist et le Vaurien, gréés en voile latine. Et que ça dessale à qui mieux mieux ! Sous le regard impassible des moniteurs en zodiac. Ça crie, ça piaille, les gosses sont en combinaison bermuda, manches courtes, jambes bleuies par le froid (l’eau est à 14 degrés). Une sacrée graine de marins.
Calme plat en Irlande
Par Marc à 17:50 :: 2007 France – GB – W Irlande
Et oui, pas un souffle ce matin à l’aube. Un événement cet été en Irlande où le vent des dépressions ne semble jamais laisser de répit. Dès 5h du matin le moteur tourne, et dans un festival de lumière nous quittons le mouillage de Sandy Cove, juste devant Kinsale, direction Baltimore.
Nous allons tout de même tenter de tourner l’Irlande par l’ouest et un tel calme n’est pas à manquer. Il nous accompagnera tout le matin, nous permettant même de nous faufiler dans les chenaux très étroits et peu profonds du fond de la baie de Baltimore pour finir la journée à Schull, sous un ciel radieux et des couleurs de Méditerrannée.
Le pays où les fleurs sont des moutons
Par Marc à 17:44 :: 2007 France – GB – W Irlande
« Gale warning force 8 to 9 » Pas un temps à mettre un voilier dehors. Mais pas de problème pour les moutons irlandais qui subissent stoïquement les éléments de ce pays qui fait tout dans la démesure.
Un mouton, « une fleur d’Irlande » comme dit Sylvie. Des fleurs blanches parsemées dans les prés aux verts innombrables et toujours changeants du bocage irlandais. Et cette tête qui sort des fougères, si calme en apparence, subit de plein fouet les 40 nœuds qui s’engouffrent dans cette petite vallée du Kerry. Car la photo ne montre pas le tremblement du photographe secoué par les rafales et ne permet pas d’entendre le rugissement permanent du vent. Même les moutons sont muets
Un temps à découvrir le pays en voiture, à marcher dans les hauteurs et sur les promontoires, souffle coupé par la tempête. Un temps aussi à se réfugier sous la couette des « Heights », le Bed and Breakfast déniché tout en haut de la baie de Glengarriff. (Une bonne adresse du Routard).
Le syndrome du mayen valaisan.
Par Marc à 16:48 :: 2007 France – GB – W Irlande
L’Irlande est donc un pays riche… merci l’Europe. Même si on connaît désormais le miracle économique irlandais, on efface pas d’un trait les clichés du passé, l’émigration des miséreux fuyant la famine, les images de campagne du 19ème. Et le pays sait encore vous offrir, à vous le touriste toujours à la recherche du « pittoresque » son lot de clichés souvenirs. A commencer pas ses routes, sitôt quitté les grands axes. Ca se tortille, se faufile, tourne et retourne entre les haies du bocage. Ca « bump », en permanence, ça tressaute et vous offre à 30 km/h l’impression de foncer à l’aveugle. D’autant plus que c’est étroit… très étroit… Sauf peut-être pour les Irlandais qui déboulent là-dedans comme s’ils étaient tout seuls, visiblement agacés par ce trafic de touristes, qui plus est non habitués à la conduite à gauche. Alors autant dire que ça frotte du rétroviseur… dans les buissons à gauche, et parfois contre celui du vis-à-vis à droite ! Prière de rester concentré, pour admirer le paysage, mieux vaut stopper.
Mais pour le reste, ça sent la prospérité… L’Irlande semble tout entière à vendre. Partout on construit, et tout ce qui est construit paraît neuf. Depuis l’aéroport de Cork flambant neuf jusqu’aux maisons des côtes les plus perdues. C’est un peu le syndrome des mayens valaisans. Si les grands-parents ont dû les abandonner, les petits-enfants, qui désormais peuvent capitaliser dans leur job en ville, retournent rebâtir sur le terrain familial. Et souvent la villa toute neuve côtoie encore les ruines de la maison d’antan. Mais ne croyez pas que cela soit abordable… Pour vos vieux jours, si vous vous sentez prêts à résister au climat, un tour chez un « Real estate » (agent immobilier) suffit à vous décourager
Showers sur Kinsale
Par Marc à 15:14 :: 2007 France – GB – W Irlande
Autrement dit pour ici… du beau temps
L’occasion d’un farniente au mouillage dans la rivière de Kinsale.
Séchage, terrasse, bière…. Excellent
L’Irish Express ne siffle qu’une fois
Par Marc à 14:12 :: 2007 France – GB – W Irlande
L’abri du pêcheur à Newlyn, le plus grand port de pêche de la Conouaille. L’un de ces lieux conçus pour les gens de mer : Il y a là ceux qui boivent une bière, quelques femmes qui se retrouvent pour le thé, et surtout il y a internet. Ce vendredi matin, les choses deviennent claires… une fenêtre météo s’ouvre jusqu’à dimanche matin… Du sud, sud-ouest 25 nœuds dans le front chaud d’une nouvelle dépression qui s’est creusée à l’ouest de l’Irlande. Et le prochain train ne s’annonce pas avant la semaine prochaine au moins… Le train ne siffle qu’une seule fois.. On embarque. A 15h on largue les amarres, et à 17h nous voilà entrain de doubler la bouée Runnelstone. C’est le « bout du bout » de l’Angleterre, le passage au large de Lands End et de LongShip.. l’entrée dans la grande houle de la mer d’Irlande.
Ca balance pas mal par ici.
24 heures de traversée, grand largue par 25 à 30 nœuds, sous la pluie… mais aussi quelques heures sous le soleil, c’est le baptême du large pour Chamade. Et cette fois-ci la prise de ris n’est pas pour l’exercice. Un, deux, puis finalement trois ris pour filer 7-8 nœuds.. Le canote s’en tire bien. Rapide et étonnamment stable sous une allure qui rend les voiliers instables. Reste que ça balance pas mal par ici. Entre la grande houle et la mer du vent, on file dans des vallées liquides de plus de 3 mètres. La vie à bord est assez sport. Il faut s’accrocher.
Mais l’équipage est zen, même Laurence qui en est à sa première traversée et qui reste d’une humeur imperturbable, servant thé et café à qui le souhaite. Manque que le soleil qui finit par apparaître quelques heures le samedi après-midi. Ciel bleu, mer d’un bleu profond et fou de bassan nous accompagnant… Rough…mais grandiose.
Faudrait être silly pour y aller.
Par Marc à 11:59 :: 2007 France – GB – W Irlande
Disons le tout de go… merci pour ce début d’été pourri. Alors qu’on espérait un bon petit anticyclone de saison pour nous expédier sans problème vers les Scilly et l’Irlande… nous voilà en train de nous battre le long de la côte de Cornouaille, par vent contraire et ciel plombé. De Salcombe où nous avons laissé passer un premier coup de vent, en passant par Helford River pour en laisser passer un second, nous remontons lentement vers l’ouest de la Manche, vent et mer dans le nez, à tirer des bords et à piocher dans les vagues bien formées. Nous voilà ce soir à Penzance, à quelques milles du bout du monde version anglaise… Land’s End… la fin de la terre, la pointe extrême de l’Angleterre avant l’immensité atlantique. Là rien à faire. Il faut attendre… espérer que l’avant de la dépression de ce week-end nous donnera 36 heures de vent de sud pour foncer dans la pluie vers l’Irlande..
On visait une escale aux Scilly, mais à voir le temps.. je sens qu’on va oublier… Reste l’objectif : L’Irlande.. et ce n’est pas encore gagné… La météo sur internet laisse entrevoir une fenêtre.. mais les bulletins de la météo britannique reçus sur le navtex commencent tous par « unseattled weather » … C’est un euphémisme.. Alors patience.. Il paraît que c’est l’une des vertus du marin.
Faire la Manche. Ça peut rapporter gros
Par Marc à 11:58 :: 2007 France – GB – W Irlande
Rien de plus difficile d’estimer la visibilité en mer. Comme ça, à vue de nez, on a l’impression de voir loin…quelques kilomètres en tout cas… Pourtant, la grosse tache sur le radar est maintenant à moins de 1 mille (1800 mètres) et rien n’est encore visible sur l’horizon. Nous sommes en plein rail des cargos, au large des Casquets, en pleine Manche, entre Cherbourg et l’Angleterre. C’est ici le trafic maritime le plus dense de la planète, canalisé virtuellement dans un rail montant et un rail descendant, chargés d’éviter les collisions entre ces monstres flottants. Avec le temps d’aujourd’hui, de la pluie sous un ciel de plomb, traverser le rail, c’est toujours source d’adrénaline. Sauf qu’avec le radar, tout change. Les cargos s’alignent sur l’écran, même si on ne les voit pas.
Puis soudain, dans la grisaille, une ombre surgit… tout de suite immense… déjà bien près. Merci le radar qui a permis d’anticiper… Voilà qui rappelle le temps où sans radar, on entendait le toum-toum-toum du moteur avant de voir le navire. Mais là on est zen… le radar veille… nous aussi, et la traversée vers la perfide Albion se fait sans autre surprise que de découvrir à la dernière si la grosse tache est un pétrolier, un ferry ou un porte-conteneurs.
Ce n’est plus du jeu dirons les puristes… Pour nous l’adrénaline… c’est ailleurs qu’il faut la chercher.
La pêche au chien
Par Marc à 12:45 :: 2007 France – GB – W Irlande
Une rencontre avec mon copain Jacques Aubert, pêcheur devant l’Eternel, c’est toujours une aventure et de nouvelles histoires.
Avec cette fois-ci celle de la pêche au chien. Eh oui… à Omonville, on pêche au chien. Et cela dans les lagunes au sud des falaises de Jobourg. La technique est simple, vous envoyez votre labrador à l’eau et il revient avec un saumon de plus de 3 kilos. P’t’être bien que c’est vrai.. p’t’être que non… Avec ces normands.. allez savoir ! Et pourtant… l’histoire est vraie. Le labrador c’est celui de Marie. L’autre jour alors qu’elle se promenait avec son chien au bord de la lagune, le voilà qui fonce à l’eau et qui revient avec un magnifique saumon. Que faisait-il, piégé dans la lagune, mystère ! Mais Jacques n’en revient pas… en 35 ans de pêche c’est la première fois qu’il voit ça…
Peu importe d’ailleurs… parce que rempli d’aneth et passé au four arrosé d’un petit beurre battu façon Jacques… le résultat était excellent… Merci le chien.
Chrystelle reçue au concours d’infirmière.
Par Marc à 12:43 :: 2007 France – GB – W Irlande
Belle retrouvaille à Cherbourg avec toute l’équipe de l’Espadon Bleu, le chalutier sur lequel j’avais embarqué à l’automne 2005. (L’occasion d’un reportage diffusé sur les ondes de la RSR et de France Bleu Cotentin). Yannick a d’ailleurs organisé les marées de l’Espadon pour que la rencontre soit possible. L’équipe est presque la même. Yannick toujours « patron ». Mais c’est Gwen, le calier qui est désormais second. Quand à Michael il est passé mécano. Gildas lui est toujours aussi souriant. Et ça bosse toujours autant malgré des conditions difficiles (hausse du gazoil et cours du poisson très médiocre). Mais l’événement de l’escale… c’est la réussite de Chrystelle. La femme de Yannnick qui gère les comptes du chalutier et qui travaille comme aide-soignante la nuit, vient de passer son concours d’infirmière. Et de quelle manière. Reçue troisième sur plus de 200 candidats. La voilà qui va donc suivre l’école d’infirmière pour 3 ans dans le cadre d’une formation en emploi. Superbe réussite… Décidemment Yannick, Christelle et leurs 2 enfants Océane et Esteban m’étonneront toujours !
La Vilaine-Cherbourg: Le récit de Jeanda
Par Marc à 12:41 :: 2007 France – GB – W Irlande
Folleux, petit port en amont d’Arzal, sur la Vilaine, samedi 2 juin. Marc et moi, nous nous retrouvons sur « Chamade » solidement et majestueusement amarré à sa bouée, abandonné à son triste sort depuis un mois. Heureux de nous retrouver là, de nous activer à le préparer, à le bichonner pour une nouvelle étape vers le Nord, Cherbourg. Lundi, Stéphane monte à bord. Mardi, nous franchissons l’écluse d’Arzal, regagnons le large et voguons en direction de Belle-Ile, soit Sauzon, au Nord-Ouest, puis Lorient, l’Ile de Sein et enfin Brest, Tonnerre de… C’est déjà vendredi, cette première semaine s’achève comme elle a commencé, météo presque estivale, mais Eole répond aux abonnés absents.
A Brest, les deux « Beauf’s », Bernard et Pierre complètent l’équipage. Ils y apportent compétences, bonne humeur, soit les ingrédients indispensables pour constituer une belle équipe. Le confort et l’espace de notre OVNI 365 nous permettent de nous organiser parfaitement à l’intérieur comme à l’extérieur.
Comme chaque fois qu’il m’arrive de naviguer avec Marc, j’apprécie son sens des responsabilités, ses exigences concernant la sécurité à bord, ses grandes connaissances en ce qui concerne la conduite et la navigation.
Dimanche, nous franchissons le Goulet de Brest en direction de l’Aber Wrach . Les nouveaux arrivants apprécient l’aisance avec laquelle notre navire se laisse manœuvrer. Un coup d’œil régulier à l’écran d’ordinateur permet le contrôle de notre position, la visualisation de la route effectuée tracée par une ligne rouge. Superbe approche dans ce milieu sauvage de cette région inconnue pour moi. Amarrage à une bouée au large d’un petit port en chantier.
Navigation, manoeuvres, camaraderie, amitié et bonne chère constituent un tout pour que tout fonctionne à bord. Chaque soir, je prends grand plaisir à concocter de bons plats pour terminer la journée en bonne compagnie autour de la table du carré.
Une nuit en mer nous attend pour une incursion en pays anglo-saxon soit Guernesey, puis deux jours plus tard Aurigny. Autre monde, autres mœurs, autres façons de s’alimenter. En bref, ce n’est pas ma tasse de thé « anglais ».
A Diélette, Stéphane quitte le bord, puis première traversée du Raz Blanchard du SE au NO, le lendemain, deuxième route O-E jusqu’à Omonville. Là, arrêt incontournable chez Céline et Jacques. Samedi, comme prévu, nous voilà à Cherbourg. Chamade se vide une nouvelle fois, Bernard et Pierre rentrent à Genève. Je resterai jusqu’à mardi pour continuer les aménagements à bord afin que ce magnifique « canote » poursuive sa route Nord dans les meilleures conditions possibles.
Merci de m’avoir procuré tant de joies et de plaisir. Bon vent à vous Deux, Sylvie et Marc, et à tous ceux qui auront le privilège de vivre semblables moments.
Jean-Daniel Favre
Brouillard sur l’Aber Wrac’h
Par Marc à 18:47 :: 2007 France – GB – W Irlande
Mettez un avocat, un chercheur, un prof, un physio et un journaliste sur un bateau… Ca brasse de l’air… ça c’est sûr, mais ça ne fait pas de vent pour autant. L’ouest de la Bretagne est toujours englué dans un marais barométrique. Et si Pierre et Bernard ont rejoint Jean-Daniel et Stéphane sur la liste d’équipage, le vent est toujours aux abonnés absents.
Nous avons passé le chenal du Four au moteur. Puis un modeste zéphyr nous a permis de tirer quelques bords vers l’Aber Wrac’h. Pour y trouver un petit crachin breton noyé dans la brume qui sied finalement bien au décor du coin.
Demain cap sur Guernesey. Mais à prendre le bulletin météo, les grands surfs au portant attendront encore quelques jours. La vedette risque une fois de plus d’être en fond de cale. Merci Volvo. On notera quand même que depuis les soucis d’avril, il tourne parfaitement. Dans la glu ambiante on apprécie.
Tempête de ciel bleu sur Sein
Par Marc à 18:40 :: 2007 France – GB – W Irlande
Le raz de Sein, ses courants redoutables, sa chaussée de récifs, ses tempêtes… et même ses naufrageurs, dit la légende. Rien de tout cela ce soir au bar du port. Le ciel est bleu, incroyablement bleu dans la lumière qui décline lentement. Pas un souffle, pas une ride, Sein semble engluée dans l’anticyclone.
Et dans les ruelles du village, ce n’est pas le vent qui chasse les paroles. Le silence est total dans ces ruelles désertes. Etonnamment, si les portes et les fenêtres sont ouvertes, on ne voit personne, on n’entend personne. Le village hors saison touristique est endormi. Endormi, le vent l’est aussi depuis le début de ce mois de juin, et l’arme suprême du bord reste le Volvo 40 CV. Du moteur, beaucoup de moteur, comme cette étape Lorient-Sein sans un souffle aujourd’hui. Seule notable exception la remontée de Belle-Ile vers Lorient au près dans un petit force 3 fort sympathique.