Ile de Pâques : Rien n’est moins sûr !

Magnifique île de Pâques…. Quelle semaine nous avons eue ! Et les moai, les fameuses statues géantes de l’île n’en sont pas les seules responsables. Car une fois de plus les rencontres ont fait toute la richesse et tout le charme de ces jours passés à Rapa Nui.

Reste qu’il est bien difficile de passer à côté des moai. D’ailleurs ne vient-on pas un peu pour eux, pour ces tikis géants dressés dos à l’océan et qui observent d’un regard impassible leur île ? Des moai incontournables, omniprésents, plein de moai, presque trop de moai parfois, tant ils paraissent toujours et partout nous toiser, fiers, les lèvres pincées, le torse bombé tout imprégnés de leur mystère.

Il fallait donc leur consacrer du temps et c’est au musée que nous avons commencé notre approche…

L’occasion de retrouver notre « ami » Thor Heyerdahl, l’homme du Kon Tiki et de sa fameuse erreur historique du peuplement polynésien venu de l’Amérique du Sud. Une deuxième rencontre après notre visite sur la stèle de Raroia ( voir blog Chamade ). Et si désormais au musée on ne retient plus la thèse de l’aventurier norvégien, une bonne partie de ses théories reste validée, notamment en ce qui concerne les fameuses statues. Se sont aussi ajouté les travaux de l’archéologue pascuan Sergio Rapu qui mena aussi la campagne de redressement des moai sur les principaux « ahu », les sites sacrés. Car rappelons que tous les moai étaient renversés (un seul a été observé debout), à l’arrivée des premiers européens au 18ème siècle.

Théorie officielle résumée :

Présence d’un culte des ancêtres dont les grandes statues transmettent leur mana. Les statues sont façonnées dans la carrière des Moai sur les flancs du volcan Rano Raruku. Puis les statues sont descendues sur le plat, terminées sur place avant d’être transportées jusqu’à leur ahu (dont certains sont à plus de 20 km).

Un transport qui a suscité plein de tentatives d’explications allant du transport sur rondin jusqu’à l’intervention des extra-terrestres. La légende dit que « les moai marchaient ». Une version démontrée comme vraie récemment par l’expérience de l’américain Terry Hunt qui a fait « marcher » un moai en béton de 3 mètres avec seulement 30 personnes. Le moai debout, légèrement penché en avant est balancé latéralement au moyen de cordes fixées à sa tête et cette oscillation le fait avancer de quelques centimètres à chaque fois.

Mais vers le 17ème siècle les conflits entre clans prennent de l’ampleur et la majorité des moai sont renversés au cours de ces guerres. Finalement le culte des moai est abandonné et l’on passe au culte de l’homme-oiseau, une sorte de compétition dont le vainqueur est celui qui trouve le premier œuf de frégate sur l’îlot de Motu Iti. Le gagnant devenant le roi déifié de l’île pour une année.

MAIS, car il y a toujours un « mais » à l’île de Pâques…

C’est donc en compagnie de Lionel, notre hôte et notre guide établi sur l’île depuis son mariage il y a 20 ans avec Tita sa compagne Rapa Nui, que nous sommes partis à la découverte des « MOAI » et des « MAIS ».

3 jours de visites et de découvertes, 3 jours pleins de questions, avec quelques réponses et surtout beaucoup de doutes…

Lionel, passionné, ne se satisfait plus des explications officielles. 20 ans à côtoyer quotidiennement les moai (mais aussi à discuter avec les archéologues  qui continuent leurs travaux sur place) l’ont amené à remettre en cause les solutions trop « simples » et souvent assez incohérentes de l’histoire officielle. Que ce soit sur la disparition des arbres, sur le renversement des moai, sur les conflits, sur la présence de moai « abandonnés » en cours de transport. Mais alors pourquoi les statues « renversées » sont intactes ? N’ont-elles pas été au contraire déposés délicatement ? Et ces moai énormes dans la carrière : étaient-ils vraiment destinés à être transportés au loin sur un ahu ?

Et encore et encore… Autant de questions, de remises en cause étayées par les travaux d’un archéologue belge  (ses travaux n’ont pas eu l’heur de plaire aux autorités chiliennes, qui l’ont interdit de recherche) et appuyées par une équipe du Bishop Museum d’Hawai.

Au final, question moai, rien n’est si sûr et si l’envie vous prend d’aller vous aussi humer le mystère de Rapa Nui, Lionel et Tita vous y attendent, aussi bien pour visiter les sites que pour continuer la discussion et la revue des hypothèses le soir sur leur terrasse, autour d’une bonne spécialité de l’île.

1 Commentaire

  1. Anonyme Répondre

    Coucou, bien contents que vous ayez eu du plaisir en visitant ce lieu magique que nous vous avions vivement conseillé. Quel bonheur de vous lire et de revoir quelques magnifiques images de ce paradis terrestre et pascal… bonne suite Françoise + jeanda

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.