Nous avons reçu deux adorables poupées coréennes. Mais nous les avons laissées à Yeosu, avec leur papa, le meilleur mécanicien de toute la Corée du Sud.
C’était à la spaghetti party d’adieu de Chamade. Moon, Kim, Joon, Anna, Membal qui nous avez accueillis si amicalement, est-ce que nous vous reverrons un jour ? Sans doute pas. Notre vie errante est faite de rencontres et de séparations, d’arrivées et de départs, de bienvenues et d’adieux qui me laissent toujours le vague à l’âme.
Heureusement il y a aussi parfois des retrouvailles. Par exempe avec Miki, autour des okonomiyakis du petit restaurant de Itzuhara qu’elle nous avait indiqué lorsque nous étions passés en novembre 2016.
En ce début de printemps, à la faveur d’un pâle soleil, nous avons enfin pu arpenter Tsushima, cette grande île située à mi-chemin entre la Corée et le Japon, faite de monts et de forêts, de falaises et de fjords ( magnifiques trous à typhons) où sont venus se nicher des dizaines de ports de pêche.
Enjeu stratégique pour les Seigneurs japonais et coréens, dès le 14ème siècle, Tsushima deviendra la tête de pont de l’Empire Soleil Levant, lors de deux tentatives manquées d’invasion de la Corée, au 16ème siècle. Mais restera dans les annales comme le haut lieu de la bataille qui permit aux Japonais de défaire la flotte de la Russie tsariste, en 1905.
C’est donc à des fins militaires que deux grands canaux (1671 et 1900) furent percés dans la baie de Asò, là où le nord et le sud de l’île n’étaient rattachés que par un isthme.
Nous l’avions emprunté l’hiver dernier, avec Chamade pour parcourir les 90 milles (50 km) qui séparent Tsushima de Busan. Cette fois nous avons préféré une balade à pied non balisée, dans les caprices d’un torrent.
Mais c’est dans le port d’Izuhara que les ferries de Busan crachent en toute saison des troupeaux de touristes coréens, venus faire du shopping tax free. Pour eux, pas de problèmes d’embarquement ni de débarquement, quelle que soit la marée. Mais pour nous… Il nous faut savoir lever la jambe pour regagner notre maison flottante
…et si d’aventure, on se rate, pas de souci…j’en connais qui se chargerons de vous faire partir les pieds devant, avec un certain faste !