Il ne nous aura donc pas fallu plis de 5 minutes pour qu’il revienne à notre souvenir que San Francisco accueille durant cet été 2013 l’America’s Cup. Nous n’aurons finalement pas eu le temps de suivre cette compétition, il n’empêche qu’elle était là sous nos yeux et qu’elle suscite quelques réflexions.
D’abord, quand je dis sous nos yeux, c’est plutôt la partie terrestre qui frappe par l’ampleur des installations. Parce que du côté des courses, avec 2 régates par semaine, c’est plutôt un non-événement qui traîne en longueur. A terre donc, deux zones réservées au public, l’une avec des tribunes juste en face du passage d’une bouée, et l’autre au cœur de la zone touristique de Pier 39, avec écran géant, boutiques et surtout une immense scène où durant tout l’été les concerts se succèdent en soirée. Vu le manque de spectacle sur l’eau, il faut bien entretenir la ferveur et offrir aux sponsors un peu de retour sur investissement. Parce que la journée, on ne peut pas dire que la ferveur et l’affluence soient grande. Normal, vu qu’il ne se passe rien. Il est vrai qu’avec 3 challengers seulement, la fameuse Louis Vuitton Cup (les régates permettant de sélectionner le finaliste qui affrontera le Defender Oracle) n’en est plus vraiment une.
Sauf les jours de course ! Alors là… Le spectacle voulu par Larry Ellison, le milliardaire et magnat d’Oracle, est total. Le plan d’eau est magnifique, les course ayant lieu vers midi, une fois le brouillard disparu. Le vent souffle à chaque fois entre 20 et 25 nœuds et le parcours en banane oblige les concurrents à 2 virements de bouées à quelques mètres de la rive. (A Aukland ou même à Valence, les régates on les voyait à la télévision). De plus la vitesse de ces oiseaux volant en équilibre instable sur leurs foils est impressionnante. Des pointes à plus de 45 nœuds ! Des empannages à la volée… un vrai numéro de voltige. (Avec des crashs parfois aussi spectaculaires que désastreux : 1 mort et plusieurs fois des équipiers éjectés à la mer).
Reste que cette coupe version 2013 laisse quelque peu certains amateurs sur leur faim. On est loin des subtilités du match racing, des jeux tactiques qui faisaient les délices de l’America’s Cup « à l’ancienne ». Ici c’est tout en puissance. De la vitesse pure. C’est le plus puissant qui prend les devants et il n’y a pas vraiment de suspens. Dès le premier bord souvent, tout est dit. Seule la casse remet en cause parfois l’ordre établi. En fait, et ça n’est pas surprenant) c’est du vrai sport spectacle à l’américaine. Plus du football américain que du football européen. Plus du Nascar à Indianapolis que de la F1 à Monaco. Il y a ceux qui aime et les autres. Le débat fait rage sur les forums spécialisés.
P.S : A propos de vitesse impressionnante, l’autre jour en traversant la baie, nous avons apperçu un trimaran rivalisant de vitesse avec les Class America’s. Ce n’est qu’une fois mouillé devant Sausalito, alors
que nous dégustions une glace sur les quais qu’un coup d’œil sur Facebook nous apprend que Steve Ravussin navigue en baie de San Francisco. Bon sang, mais c’est bien sûr ! Le tri… c’était un MOD 70… celui que Steve a vendu à un riche entrepreneur californien et dont il assure la mise en main. Le temps d’un échange de SMS et l’on se retrouve pour de brèves retrouvailles entre voisins sur les quais, Steve devant prendre un avion le jour même et nous, gagner la Napa River pour y préparer Chamade pour l’hiver. Et quand je dis « voisins » c’est au sens propre puisque la maison des parents de Steve, en Suisse, est juste à côté de la nôtre.