En Alaska , nous avions assisté au débarquement par la route des vacanciers américains. Nous avions vu arriver à Seward sur le mode « Apocalypse now« , des colonnes de camping cars pachydermiques, de camping trucks, de camping bus tirant derrière eux leur 4×4, de 4×4 tirant des bus… avec générateurs, télévision et frigos. Bref, Hannibal aurait eu honte de son armée d’éléphants comparée à cette démonstration de puissance motorisée. Pollution sur les routes.
Et la pollution sur la mer (dont on ne parle que pour la marine commerciale et les paquebots de tourisme) ? Dans la marina municipale d’Anacortes où nous attendons de prendre le large, Chamade, petit voilier lilliputien, est cerné par les monstres marins des plaisanciers qui, bien qu’ayant accès à l’électricité, font tourner leur moteur pendant des heures sans se soucier de la fumée noire et puante qu’ils recrachent sur les pontons.
De quoi alimenter leur générateur qui alimente la machine à laver, le freezer et la télévision, sans lesquels on ne saurait vivre en mer. Et à quai, on passe son temps à laver à grandes eaux douces et à ripoliner ostensiblement son bateau, entre deux boursicotages et promenade du chien sur les pontons.
Et c’est pareil au mouillage, dans les baies préservées des îles San Juan, où l’on va pour s’immerger dans la nature. Hum! En navigation, on est constamment ballotté par les vagues de ces bateaux qui croisent et se croisent, à pleine puissance. Trafic aussi dense que sur l’autoroute du Valais , au retour du week-end de ski. Sauf que là, on sillonne dans tous les sens, avec juste un peu d’attention pour les plus gros et puissants ferries qui relient les îles.
Bon, vous me direz que c’est pareil sur le lac Léman, ou dans les marinas de Méditerranée où les milliardaires s’exhibent avec leurs méga yacht. La différence, c’est qu’ici, dans l’evergreen, l’Etat de Washington réputé pour sa conscience écologiste, ce ne sont pas forcément les super riches qui font le show off. Ce sont des citoyens de la classe moyenne supérieure pour qui le « petit » yacht à deux étages est tout simplement la norme. C’est sa résidence secondaire flottante ou l’équivalent marin de la BMW ou du SUV qui prolifèrent sur les routes suisses. C’est le statut symbole du big and powerful qui nourrit le rêve américain et petit à petit le nôtre, sur le vieux continent. Un rêve qui me fait cauchemarder pour l’avenir de la planète.
Vite, mettre les voiles !
Merci pour tous ces articles que j’ai lu avec grand plaisir. Les photos sont superbes. J »ai retrouvé, avec amusement, ces gigantesques camping cars qui m’avaient tellement impressionnée lors de notre premier voyage aux USA. Nous avons pu en visiter un, qui, en plus trainait une voiture. Une petite dame, vraiment petite conduisait l’un de ces énormes véhicules. Je lui ai demandé si elle avait dû passer un permis spécial pour conduire ce véhicule. Eh bien non. Elle a eu l’air vraiment surprise par ma question.
Bonne route,
L’enseignante à la retraite que je suis, peine à voir le « s » oublié au mot « lu ».
Au fait, est-ce que je vous prends les abonnements de cinéma ?
Amitiés. Françoise
La lutte pour l’environnement n’est pas gagnée! !!!