(Par Sylvie)
Tout a commencé à la mi mars à Tsushima. C’est là que nous avons aperçu le premier sakura, plutôt solitaire, sur le bord d’une route
À Kuyshu, on s’étonnait du retard pris cette année sur le calendrier officiel de la floraison de ces mythiques arbres japonais, symboles à la fois du renouveau du printemps et du caractère éphémère des choses. Car la pleine floraison (mankai) ne dure quelques jours. Mais quand ça explose, ça explose.
Sur les ponts et la douve du château de Matsue (Onshu) les sakura ont sorti la grande artillerie
et dans les jardins les dévots du sakura ohnami avaient loué des bâches bleues pour contempler les cerisiers en fleurs, contemplation très festive pour les jeunes.
A Kyoto, il pleuvait ou plutôt il neigeait des sakura
Le long de la promenade philosophique, nous avons eu comme les habitants du lieu, tout loisir de philosopher sur l’utilisation du symbole des sakura pour nourrir le nationalisme japonais. Durant la dernière guerre mondiale, avant de partir en mission suicide, les jeunes kamikaze peignaient des fleurs de cerisiers sur leurs appareils pour sublimer le caractère éphémère de la vie qu’ils allaient sacrifier pour la patrie. Dans les colonies japonaise on plantait des sakura sensés représenter l’âme nippone.
Les sakura avaient aussi pris position à Ine, charmant village sur pilotis où nous avons commencé à donner les premiers signes d’allergie
Ainsi, au fur et à mesure de notre progression vers le nord, nous avons été talonnés par la floraison des cerisiers. Même au pied des Alpes, ils rivalisaient avec la blancheur des neiges.
Si bien qu’au bout d’un mois de ce régime, je ne voyais plus que des points immaculés des que je fermais les yeux. Un vrai cauchemar. J’ignorais que l’Occidental peut souffrir d’une indigestion ( pour ne pas dire d’une overdose) de sakura.
Et pourtant impossible de ne pas tourner mon objectif vers cette beauté obsédante !