« Autant chercher un Kermode dans une botte d’hemlock »… une expression colombo-chamadienne qui prend tout son sens au terme d’une semaine de vaine recherche du « Spirit bear », l’ours Kermode, cet ours noir devenu blanc au terme d’une mutation génétique. Ils seraient 400 à vivre sur Princess Royal Island, au cœur de la « rain forest ».
Mais Chamade avait bien évidemment relevé le défi de pouvoir le rencontrer en effleurant les côtes de la Princesse (enfin si j’ose dire…)
Histoire de mettre toutes les chances de notre côté, nous avons fait escale à Klemtu, où Charlie et Georges, les spécialistes des Kitasoo, nous ont conseillé un de leur coin « secret ». Un mouillage un peu olé-olé à l’embouchure d’une magnifique rivière à saumon… le coin idéal… le quasi 100% de chance… mais…
Nous en arpentons les bords deux jours de suite… ça « sent » l’ours… on y voit même une crotte… l’esprit y est… mais la bête n’est pas visible…
Qu’importe… en route pour le Laredo Inlet et ses autres rivières à saumon…
Là encore des sentes fraîches sont visibles dans les herbages le long de la rivière…
Nous tombons même le nez sur un piège photographique installé par la Spirit Bear Research Foundation… juste sur le passage des ours que nous pistons…
Il y aura même des guets… à l’aube… mais rien… l’esprit est frondeur…
Ou est-ce la pluie qui ne nous lâche pas qui confine la bête dans sa tanière…
Plus « scientifiquement » c’est le calendrier qui n’est pas idéal… Si fin mai – début juin, les ours sont sur les plages, à la recherche de crabes ou de coquillages pour se nourrir, fin juin ils sont plus au fond des forêts en pleine cueillette de baies. Ce n’est que vers la fin juillet qu’ils reviendront pour se gaver des saumons qui auront alors commencer à remonter les rivières pour aller frayer en eau douce. Bref le timing n’est pas le bon, on le savait… mais on tablait sur un coup de chance…
Alors… à défaut… on se contente de la présence consolante des baleines…
