La fenêtre s’annonçait idéale, 15 à 20 noeuds de vent de travers jusqu’à Taiwan, puis portant ensuite. Avec en plus l’aide du fameux « courant noir » du Japon… on allait voir ce qu’on allait voir…
Nous avions donc levé l’ancre sans hésitation le 15 mars à San Fernando.
Comme prévu, les premières 24 heures, nous avions remonté au moteur la côte nord-ouest de Luzon, passant une dernière nuit de veille super intensive pour éviter les dernières bangkas des pêcheurs philippins. L’entrée dans le détroit séparant les Philippines de Taïwan se passait presque comme prévu, si ce n’est que le vent était plus faible. Une fois le dernier fichier « grib » (fichier météo numérique téléchargé via le téléphone satellite) force était de constater que les 15 nœuds annoncés avait disparu laissant la place à 2 jours de vents faibles voire inexistants. Mais on se disait qu’au moins on aurait le courant. Là encore, rien de ce que le fichier grib prévoyait. Peu ou pas de courant, voire même contraire. C’est donc notre vieux serviteur Volvo qui nous déhalait vers Taïwan.
Et puis, d’un seul coup, à peine doublé la pointe sud de l’île… le toboggan !
3 à 4 nœuds de courant dans les fesses, bien plus qu’annoncé sur le grib. Avec le retour du vent, Chamade se transformait en fusée et, en à peine 24 heures, on parcourait les 210 milles qui nous séparaient d’Ishigaki. On devait même mettre à la cape durant la dernière nuit pour arriver à l’heure au rendez-vous fixé avec les multiples autorités japonaises.
A nouveau tout un défilé… mais que les désormais « vieux habitués » que nous sommes prenions avec un détachement tout japonais !
Seul bémol à ce retour au Japon : la pluie… Après 2 mois et demi de ciel bleu sans une goutte aux Philippines, Ishigaki c’est grisouille!
Welcome back !
