Deux jours de mer, à 250 milles de Gjoa Haven et nous voici replongés dans le pré civilisation américaine, pardon canadienne. Car Cambridge Bay, situé au sud de l’île Victoria, se présente à nous comme une petite localité industrieuse, avec deux supermarchés, un hôtel, trois églises (chrétienne, anglicane et pentecôtiste) en activité, des routes (toujours en terre battues bien tracées, un passage pour piétons suspendu, des stops aux croisements que tout le monde respecte, même les quadistes…quadeurs.. bref, les chauffeurs de quads qui portent tous le casque règlementaire
Du point de vue architectural, on notera quelques petits immeubles (toujours en bois) des lotissements d’habitats groupés et un semblant de centre ville – là où il y a le passage pour piétons – entre le supermarché Coop, le centre culturel qui fait aussi office d’école, ou vice versa, le centre social et de santé et … la banque.
La première que nous voyons depuis le sud du Groenland. Parce qu’à Cambridge Bay, on fait visiblement beaucoup de business. C’est plein de petites, moyennes et plus grandes entreprises, notamment de construction et on trouve aussi un syndicat qui a pignon sur rue. Le tourisme est une activité que l’on cherche visiblement à développer. Au centre d’accueil de la ville, on ne ménage pas ses efforts pour complaire aux gens de passage qui arrivent chaque année en nombre croissant (à noter pour les suivant que l’on peut y prendre une douche pour 5,25 dollars). Selon les statistiques tenues scrupuleusement, 5 voiliers sont passé par là cette année.
Bref. A Cambrige, ça sent le solide, ça bosse, et ça bourdonne, dans le cahotement des camions et des pick-up. Plusieurs fois par jour, quel que soit le temps, des hydravions décollent et atterrissent, dans la baie, en frôlant presque Chamade. Ils ramènent des cargaisons de poissons qui sont conditionnés dans l’usine de Cambridge.
Et puis il y a de l’or à Cambridge. Enfin, pas très loin. Suhi travaille comme intendante dans la compagnie de la mine. Toutes les trois semaines, elle quitte le domicile familial, en avion pour rejoindre son lieu de travail. Et elle ne revient que trois semaine plus tard. C’est Jo, son mari qui nous a invité à entrer boire un café, alors que nous admirions sa luge, devant la maison. « Aujourd’hui quand je vais chasser le caribou, je prend plutôt mon skidoo, dit-il. C’est plus pratique et nous n’avons plus beaucoup de chiens ici. Mais voyez-vous, quand le skidoo tombe en panne, vous être vraiment dans la mouise, alors que les chiens, eux, ne tombent jamais en panne et savent vous ramener tout seuls au bercail ».