Amami: Chez Hiro et Sayaka

Pas besoin d’aller bien loin pour oublier l’austérité de Koniya. Au fond d’une crique entourée de collines, nous attend une nouvelle belle rencontre : Hiro et Sayaka. Ce sont nos amis Hélène et Rémy de « Kauana » (au Japon en 2010-2011) qui nous avaient parlé de ce couple de professeurs retraités, installé dans le minuscule village d’Atetsu. Sayaka était professeure de littérature japonaise et particularité rare, Hiro parle le français : 8 ans d’études de sociologie et d’ethnologie à l’université de Strasbourg !

A peine le contact établi qu’il nous propose de nous emmener découvrir la région depuis les hauteurs voisines.

En bon ethnologue spécialiste des rites funéraires des îles Ryuku, il nous conduit devant un minuscule cimetière, où étrangement les os des défunts ont été placés dans des urnes en terre cuite de manière anonyme. « On ne sait pas de quel ancêtre il s’agit et le culte est ainsi rendu collectivement… ». Une rareté dans cette civilisation où le culte de l’ancêtre est essentiel, où chaque défunt est « pris en charge » par l’un des ses enfants.

Beau privilège, en fin de journée, après un bon repas, Sayaka nous permet d’assister à une de ses leçons de « cérémonie du thé » qu’elle donne justement ce soir là.

Simplicité du décor, précision du geste, silence feutré, même si les élèves font encore quelques maladresses, c’est un moment d’harmonie qui conduit à la dégustation d’un thé vert moussu, d’une puissance exceptionnelle.

Non contents de nous accueillir comme des rois, Hiro et Sayaka proposent de nous prêter leur voiture le lendemain. L’occasion de poursuivre notre découverte de cette île montagneuse et de ses côtes splendides.

Au fond d’un bras de mer nous tombons sur ce qu’on pourrait qualifier d’usine itinérante à fabriquer des ports. D’immenses cubes de béton sont construits sur ce gros dock flottant qui s’enfonce ensuite pour les mettre à l’eau.

Reste au remorqueur à les tirer jusqu’à destination, où il suffira d’ouvrir les vannes pour que les cubes se remplissent d’eau et coulent au bon endroit.

Encore un exemple de ces énormes travaux d’infrastructure conduits par le gouvernement. Une manière de donner aussi du travail aux entreprises locales et de conserver des habitants sur des ‘iles qui se dépeuplent inexorablement.

Seul bémol à cette rencontre magnifique, le temps qui nous manque. Une fenêtre météo s’ouvre demain. Elles sont trop rares pour se permettre de les rater. Il nous faut donc déjà repartir, mais avec l’espoir de revenir bientôt pour partager encore de bons moments d’échanges avec Hiro et Sayaka.

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