Il y a quelque chose de la Vallée dans l’aspect de cette région, même si le lac de Joux ne saurait rivaliser avec la mer ici omniprésente. Mais le relief vallonné, les pâturages, les vaches et les chevaux et le climat frais et pluvieux ne dépayseraient pas un Combier. Avec, dans ce paysage champêtre, une industrie qui est à Chiloé ce que l’horlogerie est à la Vallée : l’aquaculture.

Le saumon et les moules enrichissent depuis quelques dizaines d’années une île qui semblait avoir été oubliée des dieux. Pas une baie, pas une anse, pas un canal qui ne soit couvert d’installations : partout ces grandes cages pour l’élevage du saumon, partout des kilomètres de bouées alignées, supportant les élevages de la moule bleue du Chili.


Seule la pêche est en perte de vitesse, l’aquaculture ayant siphonné les emplois, les pêcheurs y trouvant des conditions de travail bien moins dures et plus proche de leur famille.

Pour avoir connu (un peu) Chiloé il y a trente ans, le changement et l’amélioration du niveau de vie sont spectaculaires.
Pas sûr par contre que la nature trouve son compte dans ce boom et cette course au rendement. L’utilisation d’antibiotiques est massive dans l’élevage des saumons (5 à 6 fois plus qu’en Norvège !) et le débat entre la « nécessité économique » à court terme et la sauvegarde de la biodiversité à long terme n’est guère différent de celui qui agite la Suisse en général et la Vallée en particulier.
Ce qui n’empêche pas d’apprécier Castro (voir l’article de Sylvie). L’occasion aussi de tenter de combler le fossé générationnel sur les réseaux sociaux! J’apprends!!!

