Plus le temps d’écrire. On court d’une chose à l’autre, d’un mouillage à l’autre d’un paysage à l’autre, d’une photo à l’autre, d’une ballade à l’autre. Bref on n’arrête pas! Où en étions nous restés? Ah oui : Geographic bay et notre premier face à face – à distance raisonnable – avec Mr. Bear. Nous avions mouillé dans la baie, le 14 juillet. Juste pour apercevoir deux pavillons français à l’ancre que nous avons salué au passage.
Heureusement Geographic bay est pleine de bras séparés par des collines de broussailles: Vu son immensité, «on ne risque pas de déranger les voisins », comme dit Marc. Mais voici qu’arrive un troisième voilier. Il pointe carrément vers nous. On dirait Muktuk…Oui ce sont bien nos amis Autrichiens, Karl, Ali et leurs deux garçons Yan et Noah. Nous les avions rencontrés l’an dernier au Groenland alors qu’ils s’apprêtaient à franchir comme nous le passage du Nord-Ouest. De belles retrouvailles ! Le monde de la mer est à la fois très grand et très petit. Ali et Karl on passé l’hiver à Seward, près d’Anchorage et nous allons encore nous suivre un bout de chemin, jusqu’à Kodiak.
Geographic Bay, puis Hidden Bay. On a l’impression d’être dans un studio de cinéma, avec deux décors qui se superposent : le cirque imposant des montagnes encore enneigées en arrière plan, et devant, les pieds dans l’eau, des criques de sable blanc, entre basaltes et rochers, avec une végétation presque tropicale. Et quand la grisaille nous lâche un peu, nous avons droit à quelques coups de projecteurs à la Walt Disney.
D’ailleurs, comme dans les films de Walt Disney, on croise plein d’animaux, en plus des ours, vedettes incontestées du scénario : au loin, des baleines qui crachent à toute vapeur et narguent notre téléobjectif, là une colonie de phoques qui paressent sur des et aussi des dauphins qui font la course avec Chamade, des loutres qui se marrent en faisant la planche, un élan hébété sur la plage, des aigles et autres noms d’oiseaux partout où nous allons.
Ça prend un temps fou d’observer toute cette faune, de la photographier, de trier les deux mille cinq cents clichés quotidiens. Un stress permanent! Plus le temps d’écrire, vous dis-je. Sans compter que Bernard s’est découvert une vocation de pêcheur à la ligne. Il a fallu une heure pour venir à bout du flétan de 15 kilos qu’il a réussi à ferrer. Ah si seulement les poissons pouvaient crier, comme dans Walt Disney…!
Ohé les Sressés! Je n’y crois pas, c’est grave Docteur! Soyez prudents car la clinique la plus proche est encore loin et je n’ai pas le souvenir d’avoir vu des antidépresseurs dans la pharmacie de bord…
Merci pour ce nouveau récit palpitant, vous auriez pu vous faire sponsorisé par la SPA.
Bravo Bernard pour ta prise! au fait, et c’est le cuistot qui s’exprime, comment l’avez-vous apprêté? J’ai pas souvenir d’un four très volumineux et, le 14 juillet étant passé, avec qui avez-vous partagé l’agappe?
Bravo et merci encore de nous tenir en haleine, bonne route
jeanda
Pour répondre à Jeanda, le flétan fut accommodé aussi bien en marinade au pesto, en sauce moutarde ou qu’avec simplement un peu d’huile d’olive, le tout au four qui est suffisamment grand pour y préparer une ration pour 5 personnes!