Nous voilà replongés hier soir dans le monde de la course au large avec l’arrivée à l’hôtel de toute l’équipe du voilier Translated 9 qui participe à l’Ocean Global Race, la course autour du monde à l’ancienne, crée pour célébrer le cinquantenaire de la première Whitbread. Alors qu’il était en tête de la troisième étape, Translated a subi une importante voie d’eau au niveau du safran, obligeant l’équipe de Marco Trombetti à faire demi-tour pour s’abriter aux îles Malouines et tenter de réparer au plus vite afin de gagner Punta del Este avant le départ de la quatrième étape.
Entre les marins d’aujourd’hui et l’ancien équipier de la Whitbread 89-90 que je fus, la rencontre fut chaleureuse !
Et dès le lendemain matin nous voilà invités à assister à la mise à terre du bateau.
« We never give up ! » (on n’abandonne jamais). Sur la barge qui fait office de quai à Port Stanley, Marco Trombetti a retrouvé un certain sourire et toute sa détermination. Assommé dans un premier temps par cette grave avarie alors que Translated 9 continuait de faire la course en tête, le skipper italien ne cache pas son nouvel objectif : gagner la quatrième étape de l’Ocean Global Race. Mais il y a loin de la coupe aux lèvres. Car si la gentillesse et la bonne volonté sont là, les Malouines manquent de tout pour réparer ces deux grosses fissures sur l’attache du skeg à la coque. C’est à la suite d’un troisième départ au tapis, dans une mer très forte que l’incident s’est produit. « C’était sans doute trop d’effort pour ce vieux Swan 65 construit il y a cinquante ans. Et c’est vrai qu’on ne ménageait pas le bateau ! »Reste maintenant à meuler la fibre délaminée et à renforcer les attaches du skeg. Mais pour cela, il faut sortir le bateau de l’eau, chose impossible à Port Stanley, sauf que…
« On a de la chance dans notre malheur, poursuit Marco Trombetti. Nous avons pu en effet trouver un cargo muni de grue qui croisait au large et qui, moyennant finance, a accepté de faire escale aux Malouines pour nous venir en aide ». Puis, faute de disposer d’un ber, les artisans du port st accepté d’en souder un pratiquement sur mesure. Ensuitr il fallait de l’époxy, introuvable sur place. Qu’à cela ne tienne, il arrivera demain de Santiago du Chili par un avion spécialement affrété. « C’est l’époxy le plus cher de la planète, plaisante (à moitié) le skipper italien.
Reste que le planning est serré. Le 19 février le voilier, sur son ber improvisé, sera rechargé sur le cargo qui partira pour Montevidéo. Là, Translated sera une nouvelle fois mis à terre dans un chantier pour finaliser les travaux puis, remis à l’eau, il devra gagner Punta del Este avant le 5 mars, date fatidique du départ de la quatrième étape.
« Si tout le monde se surpasse, on devrait y arriver» se persuade Marco Trombetti.
Y croire et faire confiance, « We believe in humans », (nous croyons en l’humain ) le slogan de Translated n’a jamais été aussi approprié !