Que d’eau, que d’eau, sur cette Terre de Feu! Outre celle de l’océan Pacifique, battue par les vents, Il y a, évidemment l’eau qui nous tombe du ciel en abondance et se transforme en lacs au creux des rochers.
Il y a aussi celle qui dégringole en serpentins, le long des parois rocheuses. Il y a aussi des chutes d’eau et à chaque mouillage un torrent ou une rivière qui nous permet de faire le plein du réservoir de Chamade et de remplir nos bouteilles vides. Il y a l’eau qui s’est infiltrée dans la terre, recouverte de mousses, sur laquelle nous marchons, lors de nos grimpes vers les sommets.
De la bibine, comparée à l’eau des glaciers qui paradent sur la passerelle du canal de Beagle. Un vrai défilé de mode en bleu blanc gris ou chacun rivalise de beauté avec ses congénères encore congelés. Surtout quand les feux de la rampe s’allument. Mais oui, après le glacier Ventisquero, nous avons eu quelques moments de soleil – incroyable, mais vrai! – pour aller rende hommage au Garibaldi, qui a choisi comme arrière fond rocheux, des rayures oranges.
Il capitule lentement le Garibaldi, sous l’effet du réchauffement climatique, mais il est costaud et crache encore sur la mer des tonnes d’eau gelée.
Nous voilà à nouveau en train de jouer, à pousse-glaçons et à faire les phoques, comme des enfants sur les glaces dérivantes.
Applaudissement aussi aux Pia ( ils sont quatre ). Deux d’entre eux se font désirer. Ils se cachent tout au bout d’un fjord encaissé entre des parois de granit noires. Dix mille à parcourir, avant de découvrir le front glaciaire hérissé de séracs et de pénitents, le tout coiffé de haut sommets enneigés dont la pointe flotte souvent dans les nuages. À droite, on voit des séracs qui dépassent à peine de la moraine. Encore un glacier en recul, alors que son immense acolyte résiste vaillamment
En fait, la cordillère de Darwin qui cumule à quelque 2000 mètres d’altitude et traverse la Terre de Feu – chilienne et argentine- , est truffée de glaciers. Certains ont encore pignon sur mer, d’autres sont suspendus au dessus du canal de Beagle, comme le Romanche ( rien à voir avec nos Grisons ) qui laisse échapper une chute d’eau vertigineuse qui glisse sur le toboggan de la falaise, au dessus de nos têtes, et plonge dans le canal. Plus loin, on aperçoit le Francia qui a plutôt des airs de vieux Gavroche sur le retour. Plus loin encore, l’Italia parade fièrement et ainsi de suite, jusqu’à plus soif. Quand je vous disais que la Terre de feu regorge d’eau.
Et quand elle ne tombe pas du ciel, quand elle ne dévale pas la montagne quand elle ne fond pas des glaciers, ce sont les castors qui s’occupent de l’inonder, en noyant sous leurs barrages, des forêts entières et des hectares de terres.
Et dire qu’il y a des régions du monde où l’on craint de manquer d’eau !
Des paysages à couper le souffle ! merci Sylvie pour ce reportage intéressant et drôle !..
je souhaite qu’une belle fenêtre s’ouvre pour aller contourner le Cap Horn assez vite
Bon vent mes z’ami-e-s ! Des bises glacées d’ici !
Que cette belle fenêtre qui vous permettra de filer, ne s’ouvre pas trop vite car, apparemment, il y’a encore de beaux paysages à voir et à partager avec nous.
Amitiés et bonne année. Françoise
Magnifiques images !! cela fait rêver !!