Vu comme ça le titre est accrocheur, mais pas de drame… en fait il faudrait plutôt l’écrire: Déception: Au sommet!
Au sommet de ce magnifique cratère à moitié englouti. Le Santorin des Shetland du sud. Ici pas de maisonnettes blanches à la grecque, mais les reste austères et fantomatiques d’une station baleinière qui a connu son heure de gloire au début du 20ème siècle. Nous y sommes arrivés à 1h30 du matin, dans cette pénombre qui caractérise les nuits d’été par 64° de latitude sud. Une fin de traversée du Drake à belle vitesse, dans les embruns qui gelaient immédiatement sur le pont, le transformant en patinoire!
Le temps d’un petit somme et ce matin, par grand beau temps, nous débarquions sur la plage avec tout le matériel de ski pour gravir le modeste sommet de l’ouest de l’île (500m d’altitude). Mais surtout pour redescendre de l’autre côté jusqu’au bord de mer, terre d’accueil d’une immense colonie de manchots à jugulaire. Magnifique spectacle que ces milliers de manchots entrain de couver leurs œufs. Une sorte de « Marche de l’empereur », mais en miniature, les manchots à jugulaire ne faisant que 40 cm environ contre plus d’un mètre pour les manchots empereurs, mais qui ne sont pas par ici.
Puis ce fut le retour sous une fine neige tombante, le passage à nouveau de la crête et une belle descente jusqu’au bateau. Le temps d’un repas, une fois de plus succulent et abondant (on est gâté sur Podorange) et le moment était venu de lever l’ancre. Un coup d’est de 30 à 40 noeuds est attendu pour demain matin. Pas un temps à rester à Déception. Nous sommes actuellement en route pour un nouveau mouillage sur la côte de la Péninsule Antarctique, où nous laisserons passer « l’orage ». C’est donc une nouvelle nuit de quart, agrémentée de sommeil où nos rêves seront remplis de manchots et des restes rouillés de la station baleinière à moitié enfouie par les cendres de la dernière éruption de 1969. (A suivre)