Finalement c’est avec une nouvelle race de bipèdes que nous avons le plus sympathisés : les télétravailleurs des mers, à commencer par Nora, une jeune allemande émigrée au Canada et Tim, avocat à Victoria. Elle travaille comme designer pour une société allemande et lui est avocat. Il est maintenant employé par le cabinet qu’il a fondé avec un associé et se concentre sur les recours devant les tribunaux et à la cour fédérale canadienne. L’un et l’autre s’organisent pour boucler les projets et dossiers qu’on leur confie, avant de partir naviguer pour de longues traversées comme celles qu’ils ont faite depuis les Gambier ( 40 jours de mer). Et sitôt le wifi retrouvé, ils remettent le paquet pour honorer leurs contrats. Tim peut même plaider ses recours par vidéo devant les juges.
A vrai dire, les télétravailleurs des mers semblent proliférer sur le continent américain. À condition de faire le boulot correctement et de respecter les délais, ca marche très bien. Corinna, canadienne elle aussi, travaille dans les biothech, à satisfaction de son employeur qui tient à la garder à 100 %
Avec son compagnon Greg, ils sont restés coincés par le Covid, sur leur bateau en Patagonie pendant deux ans. Depuis, ils arpentent les côtes du Chili sur le bureau flottant de Corinna qui navigue sur la toile pour gagner de quoi mener une vie nomade sur « Sea Rover II ». Greg, lui, mène la barque. Il est à lui seul, une mine de renseignements sur les us et coutumes de l’administration chilienne. Et il partage ses expériences avec générosité et bonhomie.
Comme quoi, avec Internet, on est passé à « Bateau, boulot, dodo !