Elles sont quatre. Quatre jeunes femmes qui nous accueillent à l’entrée de ce qui fut le bâtiment principal de la base britannique de Port Lockroy.
Elles ont été choisies parmi 200 candidats, tous volontaires, pour aller passer quatre mois dans la Péninsule Antarctique, à mille mille du continent, sans eau courante, sans électricité. Leur mission, la maintenance du petit musée de la base et la gestion du magasin de souvenirs qui fait aussi office de bureau postal. C’est ainsi que l’Antarctic Heritage Trust(une fondation britannique) peut financer la restauration et la survivance des anciennes stations de sa Majesté. Helen, la cheffe du groupe est écossaise.
C’est sa deuxième année à la base, mais pour les autres, dont Sarah (une jeune anglo-bretonne)qui parle français, c’est une première expérience. Il fait froid, très froid à Port Lockroy, dont la baie, à notre arrivée (le 11 décembre) est toujours prise par la banquise. Elle n’ont pour se chauffer qu’un petit poêle au propane dans le petit bâtiment de bois en forme d’igloo qui est devenu leur lieu de vie et de repos,une fois le travail terminé. Rien en revanche dans le musée qui raconte la vie des hommes qui de 1945 à 1962 se sont relayés tous les deux ans dans ce bâtiment. Sarah nous guide en doudoune. Elle s’occupe aussi du comptage des colonies de manchots qui entourent la base. Elle a dénombré quelque 500 couples (qui reviennent chaque année nicher dans le même nid)et presque le double d’oeufs qui devraient éclore bientôt, si les labbes leur prêtent vie. Dans la grande solitude du site, les oiseaux et les manchots font compagnie aux quatre jeunes femmes. Entre les coups de feu provoqués par l’arrivée d’un bateau de croisière qui déverse dans la boutique des centaines de touristes. Hier il en est arrivé deux (qui ont enfin pu franchir les barrières de glace), dont un a apporté 200 caisses de stocks pour le magasin. Au staff de transporter la précieuse cargaison. Cette fois elles ont ou compter sur les bras de tout l’équipage de Podorange, qui s’est retrouvé le soir dans l’igloo de bois pour trinquer à l’amitié et à la solidarité des gens de l’Antarctique.