Il a bien du courage John, ce jeune fracassé de la vie.
John, c’est notre conducteur attitré de tricycle à Coron. Nous l’avons croisé à la sortie du marché et très vite nous avons sympathisé. Chaque jour, John vient nous chercher (ponctuel comme un Suisse) sur la rive, à 2 km de la ville, là où nous avons pu jeter l’ancre dans une profondeur raisonnable.

John, qui se faufile et se glisse avec le minimum d’à-coups dans la trépidante, bruyante (et puante !) circulation de Coron.

John qui n’a que 24 ans, a longtemps travaillé dans une école de plongée. Bon travail, contacts sympas avec les clients grâce à son excellent anglais, très bon salaire… le rêve ! Jusqu’à ce jour où survient le drame : une remontée trop rapide suite à un incident, et c’est l’accident de décompression. Il reste presque paralysé pendant plusieurs jours, puis heureusement, tout s’améliore. Mais adios la plongée… adios le bon job…
John décide donc de se recycler (au sens propre comme au figuré). Il passe son permis officiel de conducteur de tricycle et depuis 3 ans, sillonne les rues de Coron à la recherche de passagers. Et il bichonne sa Kawasaki 175cm3. « J’aime conduire… » dit-il avec un grand sourire, même si une ombre passe dans son regard quand il évoque son ancien travail.

John, un vrai philippin. Doux, souriant, optimiste, débrouillard, mais surtout courageux, travailleur et décidé à améliorer son sort.
De quoi nous faire un peu oublier le capharnaüm des petites villes des îles philippines et leur développement anarchique.


Car derrière la (faible) façade touristique, la vie dans ces îles reste précaire et l’habitat y est sommaire. Les quartiers sur pilotis sont certes pittoresques, mais que dire des conditions de vie.

De quoi nous faire d’autant plus admirer la volonté et le sourire de John et de tant de Philippins.
