La frontière entre le « tout va bien » et la catastrophe est assez étroite, nous venons tout juste de le mesurer.
Mardi, après une nuit en mer depuis l’atoll de Maloelap, nous franchissions la passe d’entrée de celui de Wotje. Passage pas trop étroit, mais par 25 noeuds de vent de face les creux faisaient plus d’un mètre, l’atoll faisant 20 kilomètres de large, la mer y était presque aussi forte à l’intérieur qu’à l’extérieur.
Tout allait bien, on venait de remonter un bonite, on venait tout juste de sortir du goulet (moteur et GV à 2 ris) quand soudain, le moteur fait un bruit étrange, tout doux…plus de propulsion. J’ai crû qu’on avait perdu l’hélice! D’abord le plus urgent, renvoyer de la toile avant de finir sur le récif (il a fallu faire fissa!) et départ au près sous trinquette dans 25-27 nœuds pour tirer des bords dans le lagon avec de beaux creux. Vers 14 heures nous sommes finalement arrivés devant le village de Wotje (à 8 milles au vent de l’entrée) et de son mouillage, heureusement bien protégé.
Mouillage à la voile entre les patchs de corail. Ouf… on s’en est bien sorti.
Mais côté moteur, si nous avons encore de la marche arrière, il n’y a plus de marche avant. C’est en fait l’inverseur (la boîte à vitesse) qui a lâché, du côté des pignons de marche avant. Irréparable sur place. Nous allons donc retourner sous voile (à l’ancienne) à Majuro, sans doute dimanche lorsque le vent baissera un peu (25-30 noeuds aujourd’hui). La passe d’entrée y est large et vent de travers, cela devrait donc bien se passer. Restera à remonter les 12 miles du lagon jusqu’au mouillage devant la ville, où les amis yachties rencontrés sur place nous attendent déjà pour nous aider à prendre une bouée.
Et nous sommes déjà en contact avec notre fournisseur Volvo (Gwen Marine aux Sables d’Olonne). Les pièces devraient partir demain par UPS afin qu’on puisse changer l’inverseur avant de repartir pour Guam. Il est vrai le temps presse car en avril, ce sera trop tard à cause des cyclones. Reste tout de même beaucoup d’inconnues, notamment sur le délai de livraison, annoncé à 7 jours, mais on en doute quand même un peu. De ce délai dépend maintenant toute la suite de notre programme japonais. A voir donc… mais on espère que la chance va nous sourire à nouveau! En attendant nous découvrons Wotje, qui aussi une ancienne base militaire japonaise. L’accueil y est excellent, le maire très sympathique et les 900 habitants bien plus ouverts (ou moins timides) que dans nos précédentes escales.
Bien Chers Amis navigateurs et réparateurs, Eh oui! la malchance s’abat sur vous et nous le regrettons bien pour vous. Heureusement, vous êtes costauds, vous savez répondre comme il se doit à l’adversité. Heureusement, vous pouvez comptez sur vos compétences, sur la collaboration des Amis que vous vous faites tout au long de votre périple. On croise les doigts pour que les réparations puissent se faire à temps et que vous puissiez poursuivre et achever ces traversée qui n’est pas si « Pacifique » qu’il n’y paraît. bien amicalement françoise + jeanda