La Paz entre tourisme et écologie

Tout a commencé là, au Peach où en 2017 des artistes venus de Mexico installent le quartier général de leur collectif Tomato. 

Le premier QG des artistes

Ils ont en tête de mettre leur talent au service d’un projet artistico social : habiller les murs et les façades de La Paz qui suintent la torpeur économique et inciter ses habitants à participer au devenir de leur ville.

le baiser silencieux du gecko qu’on entend à La Paz

Une ville née de la mer, de sa faune, de ses perles surtout, mais une ville sans eau  où l’on fait venir des pêcheurs de perle qui savent nager, car les gens de La Paz ne connaissent rien à la mer : ce sont des rancheros qui vivent dans le désert montagneux aux environs de la ville avec leur bétail et les coyottes

les rancheros des montagnes désertiques de La Paz

C’est l’histoire de La Paz, de sa réconciliation avec la mer qui s’étale sur les murs, le long des rues. L’histoire ou plutôt, les histoires que les habitants ont racontées aux artistes qui les ont mises en peinture.

la réconciliation des pêcheurs et de la mer

Notre chance a été de rencontrer Amélie, une journaliste Française venue de San Francisco en bateau, avec son mari et ses deux fils. Antropologue de formation, elle s’est passionnée pour ce projet artistico social et organise aujourd’hui des tours de ville pour le faire connaître.   

Amélie , notre guide du street art

Avec elle, nous avons découvert comment Pachiko, un jeune pêcheur de la baie de la Magdalena, a apprivoisé une baleine qui s’approchait de sa barque, en la caressant et a ainsi incité tous les pêcheurs de la Basse Californie et de La Paz, de frayer avec les cétacées qui les terrorisaient et de les protéger plutôt que de les chasser.

la baleine apprivoisée

Amélie nous a promené entre histoire et légendes, comme celle du super pêcheur de perles  qui avait préféré donner la perle rare que lui seul était capable de ramener, au diable, plutôt qu’à la sainte vierge… et ce qui est arrivé à ses successeurs  

 Mais l’histoire la plus incroyable est celle de la prise de conscience qui a permis à La Paz de se développer sans tourner le dos à la nature. À un moment ou la surpêche et la crise économique était en train de mettre la ville à terre, les pêcheurs, ces rancheros reconvertis qui n’avaient aucune notion des écosystèmes marins, ont accepté de se former pendant plusieurs années, au prix de gros sacrifices (le respect d’un moratoire sur la pêche qui les a privé de leur revenu) pour préserver la ressource.  Avec l’aide de quelques ONG, ils sont devenus de vrais gens de mer, respectueux de tout ce qu’elle porte en elle et qui ont entrepris de la protéger contre l’exploitation touristique. Ainsi, en se mobilisant autour de quelques ONG et avec le soutien financier de généreux donateurs,  les habitants de La Paz sont parvenu à faire capoter des projets immobiliers sur l’île déserte d’Espiritu Santo (devenu parc national en 2007) et sur la splendide plage de Balandra, au nord de la ville.

le sauvetage de la plage de Balandra

Mais combien de temps pourront-ils contenir une pression touristique qui va grandissant, comme nous l’avons constaté ? Que voulez-vous, les voyageurs apprécient de plus en plus de se mettre au vert à La Paz ! Demandez à Amélie qui n’a plus quitté la ville où elle vit sur son bateau depuis 7 ans.

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