Et nous voici à Cambridge Bay (69°07N / 105°01W) au terme d’une traversée sans histoire du Golfe de la Reine Maud. Pourtant la « lady » a mauvaise réputation. Elle est encombrée de nombreux haut-fond et d’ilots émergeant à peine de la surface de la mer. Les instructions nautiques canadiennes mentionnent même que le Requisite Channel « est difficile à négocier pour les bâtiments à fort tirant d’eau ». Ce qui n’est pas le cas de Chamade évidemment. A cela s’ajoute les courants de marée. « 7 nœuds ont été observés » indiquent les mêmes instructions. Mais rien de plus quant au sens du flot ou du jusant. Reste donc à faire une estimation basée sur les ports de Cambridge à 300km à l’ouest et de Spence Bay à 300km à l’est. A notre grande surprise on a tout juste, et au moment où nous pénétrons dans le détroit de Simpson, le courant est favorable. Au passage d’une des rares bouées, c’est spectaculaire : la bouée disparaît par moment sous l’eau, emportée par le courant, alors que nous filons à plus de 10 nœuds sur le fond. Comme la nuit approche, préférant ne pas slalomer dans le Requisite Channel durant ces heures désormais sombres (nous avons déjà 3 à 4 heures de nuit maintenant) nous jetons l’ancre pour quelques heures derrière St Magnus Island salué par un phoque avec qui Thierry fraternise à coup de Nikon.
Et la fin de la traversée s’effectue à la voile (20 nœuds de portant) et c’est dans le brouillard que nous embouquons les passes de la baie de Cambridge, bénissant une fois de plus l’électronique moderne (GPS, radar..) Cambridge Bay compte 1500 habitants. Vu du large ça fait nettement plus grand que Gjoa (1200 habitants). A découvrir immédiatement.