(Par Sylvie)
Nous avons mis pied à terre à Puerto Galera. Et là, oh miracle, nous avons cessé d’être des illettrés.
En allant faire (à moto) nos formalités d’entrée dans la ville voisine de Calapan, je me suis soudain aperçue (grâce à Dieu?) que je savais à nouveau lire.
Lire et même comprendre ce que je lisais puisque tout est écrit en anglais, langue officielle des Philippines avec le Tagalog ou, si vous préférez, le philippin. Une langue qui jacasse et carillonne joyeusement à nos oreilles. Ce doit être un parlé très coloré, comme tout ce qui défile devant nos yeux : les maisons vert pistache, roses ou violettes, les jeepney chromés et bariolés qui servent de transports publics, les triporteurs taxis, les bangkas qui assurent les liaisons maritimes …le linge qui sèche au bord de la route – parfois même sur les glissières de sécurité.
Ici, le chatoiement semble de rigueur. Pour la majorité des habitants (85% de la population des Philippines est catholique) comme pour les minorités (7% de Musulmans).
Bref, les Philippins aiment visiblement colorier leur quotidien. Sans doute parce qu’il n’est pas toujours rose. Les cabanes misérables et les gourbis, sans eau courante ni électricité, côtoient de belles villas coloniales. Dans les collines qui surplombent Puerto Galera, les villages traditionnels de paysans survivent vaillamment dans un parfait dénuement.
Tandis que dans la plaine agricole, magnifiquement entretenue, on cultive toujours les rizières les pieds dans la glaise où s’enfonce le buffle qui tire la charrue.
Il y a aussi la nature et ses caprices. Le long de la route qui mène à Calapan les stigmates du typhon no 28 (15 décembre 2015) sont encore bien visibles.
Comme quoi sous son maquillage en technicolor, dans l’île de Mindoro (la plus pauvre du Pays), la vie des Philippins y est nettement moins bling bling.