Incontestable célébrité mondiale japonaise : le Shikansen !
Pourtant le TGV japonais, c’est un peu l’arbre qui cache la forêt. La forêt des trains « normaux », les JR lines comme on les appelle ici. Et là ce n’est plus le TGV mais le TPV, souvent digne de la « brouette d’Echallens ».
Ils ont beau avoir un look très moderne, ils ne vont pas plus vite pour autant.
Car tout l’immense réseau ferroviaire japonais (hormis les lignes TGV) est à voie étroite. Vitesse moyenne, 60 km/h, pointes à 80 km/h. Et à part quelques rares tronçons rectilignes en rails soudés où la vitesse frise les 100km/h, prendre les JR lines c’est encore voyager comme au bon vieux temps, au son du takadak… takadak, cahotant et brinquebalant !
Et autre inconvénient de ce choix du début du 20ème siècle, pas de mixité possible avec les rames Shinkansen. Les 2 réseaux sont totalement séparés. Deux mondes… deux vitesses.
Autre particularité étonnante des JR lines, le tarif des billets. Si vous prenez un « local » vous payez le prix du billet normal. Si vous voulez prendre un « express » vous devez encore ajouter le prix du siège. Non-réservé cela double et réservé cela triple. Ainsi un Maizuru-Kyoto (60 km) coûte l’équivalent de 8frs en « local » (2h de trajet) et en « express » (1h30 de trajet) 16 frs en « non reserved » et 24 frs en « reserved ».
Enfin, prendre un « local » offre la possibilité d’observer le conducteur (ou la conductrice) en casquette et gants blancs dans sa cabine: un spectacle étonnant. Tout est question de formel, de gestuelle et de rituel. Au moment de partir, il pointe du doigt son horaire…
Puis pointe du doigt le témoin lumineux de fermeture des portes…
Puis pointe du doigt le rétroviseur, repointe son horaire en enfin d’un geste martial, il pointe le doigt vers le rail : en route…
Ensuite, à chaque signal, à chaque panneau de signalisation, il pointe à nouveau le doigt en avant. Fascinant ! Tous les conducteurs font de même. Et pas seulement ceux des trains. L’employé du téléphérique pointe aussi du doigt le loquet de sécurité de la porte, confirmant qu’il est bien fermé, avant d’appuyer le bouton « prêt au départ ». Image d’un Japon formaté. Est-ce un plus pour la sécurité ? La question est ouverte !