Nous nous en sommes vraiment aperçus en arrivant en mer de Cortes : nous ne sommes pas les seuls à vouloir goûter au soleil à la nature grandiose de la Baja California. Disons même que la mer de Cortes (ou golfe de Californie) est aux Américains et aux Canadiens de la côte ouest, ce que la Méditerranée est aux Allemands ou aux Suisses retraités : l’évasion au chaud, la porte à côté. Surtout en période de Covid, puisque le Mexique n’a jamais fermé ses frontières depuis le début de la pandémie.

Donc, difficile de mouiller dans une baie sauvage avec pour seuls voisins, la faune locale. Difficile mais pas impossible…les plaisanciers ont l’instinct aussi grégaire que les pélicans, heureusement pour nous.

Il y a ceux – genre baba cool attardés-, venus en anciens véhicules militaires réaménagés (36 litres aux 100, « Not too bad ! » selon les critères du conducteur) qui s’installent sur les plages où ils passent les 4 mois d’hiver à camper au milieu de nulle part.

Il y a ceux qui naviguent comme à la maison, jamais sans leur BBQ, leur(s) « pet(s) »ni leur générateur qui tourne toute la nuit pour le confort (le congélateur, le microonde et aussi la machine à laver, ça bouffe aussi de l’énergie en bateau). Comme nous en ce moment, ils font du cabotage le long des côtes montagneuses et désertiques qui doivent leur rappeler les Rocheuses ou le désert d’Arizona, ou encore Brice Canyon.

Ceux-là, en général, laissent leur bateau ou leur yacht à l’année dans une marina et vivent dessus, pour les vacances, pour la saison ou en permanence.

Il y a aussi ceux qui préfèrent vacancer sous tente, à l’hôtel ou en groupe sur les petits « cruiseships » de compagnies américaines qui leur organisent leurs loisirs à grand renfort de gros zodiacs super motorisés qui font la navette entre la plage et de sable et la plage arrière du bateau

On peut choisir le kayak, en père peinard…

…ou en aventurier, ce qui permet parfois de croiser la route des dauphins

On peut aussi opter pour le cheval pour jouer aux cowboys à la conquête su sud.

Il y a enfin les réfugiés – fiscaux- qui laissent leurs yachts aux bons soins de leur équipage, dans une marina de luxe. Les armateurs passent de temps en temps pour séjourner dans leur résidence secondaire flottante. C’est donc amarrés à une bouée avec la plèbe des plaisanciers (tarif : 3 dollars par mètre de bateau contre 9 dollars au ponton), que nous avons passé deux jours dans la marina de Puerto Escondido, parce que nous avions un impératif wifi. Avouons tout de même que nous avons apprécié les commodités.

Autant dire que nous n’avons jamais entendu parler français …ah oui. Une fois, sur la plage de Pichilingue, près de La Paz où dans un camping improvisé (officiellement interdit) nous avons découvert un camion (aménagé en camping car) immatriculé en France. À bord une famille de routards tout ce qu’il y a de plus française ( papa, maman et deux jeunes enfants). Leur camion (ex 28 tonnes) a été transporté par cargo jusqu’au Mexique , puis par ferry jusqu’à La Paz et en route pour une découverte du continent sud américain où, heureusement le prix du carburant n’a pas encore flambé, du moins au Mexique.

Et, en marge de ces touristes de tous poils, Chamade qui prépare tranquillement sa traversée vers les Marquises.

Ici les enfants ne pourraient pas lire : « Maman coud et papa fume » tiré de « Mon premier livre ». Je ne transcris, peut-être, pas exactement la phrase mais le sens y est. Françoise