Pas possible de quitter l’arctique canadien et les dédales du Passage du Nord-Ouest sans évoquer une fois la DEW line et ses radômes qui nous ont accompagnés durant tout le passage.
“DEW” line comme “Distance Early Warning” une ligne de défense radar héritée de la guerre froide et sensée protéger le continent américain des missiles balistiques soviétiques. Un gigantesque effort de construction et d’implantation américano-canadien datant des années soixante. Une station tous les 300 kilomètres environ, avec ses radômes, ses bâtiments, ses réservoirs de pétrole, sa piste d’atterrissage en gravier et son équipe de surveillance et maintenance. Mais jamais aux jumelles nous n’avons observé le moindre signe de vie. Aujourd’hui toutes ces stations sont inoccupées et nous avions crû qu’elles étaient également désaffectées. Pas du tout, auront nous appris à Tuktoyaktuk, simplement le système est totalement automatique, y compris les générateurs électriques. Si désormais les radômes jouent au fantôme, ils n’en continuent pas moins d’être l’une des marques les plus visibles des enjeux militaro-stratégiques du Grand Nord canadien.