(Par Sylvie)
Difficile de les aborder à visage découvert. Les femmes coréennes aiment à se cacher
La face planquée sous leurs larges visières ou leur chapeaux surmontés d’un foulard, on les voit travailler aux champs. Toujours affairées, pliées en deux ou accroupies. Comme si elles devaient porter des oeilleres pour mieux se concentrer sur leur labeur.
Dissimuler son visage, c’est comme porter l’uniforme de la travailleuse. Certaines se rendent même totalement méconnaissables en se nouant un mouchoir qui les couvre jusqu’au nez. Et comme on ne peut pas voir leurs yeux, à cause des visières, on a le sentiment de croiser des clones de l’homme – ou plutôt de la femme – invisible.
Est-ce par tradition, pour se protéger de la poussière, de la pollution et des rayons du soleil que les Coréennes se camouflent ainsi ? Sans doute, même si l’uniforme se porte aussi par temps gris et qu’il semble très à la mode pour les loisirs. Pas question de faire son footing, son jogging, sa balade à vélo, ni même son shopping, sans se cacher la face – ou des regards ?
Il est vrai que les Coréens du sud ne semblent pas satisfaits de leur physique et que dans ce pays la chirurgie esthétique bat tous les records. Hommes et femmes confondus y recourent très facilement notamment pour se doter d’un nez plus fin, à l’image des personnages de manga ou des princesses de Walt Disney. Il n’est pas une présentatrice de TV qui n’ait son petit nez mignon au milieu de la figure. J’ai aussi lu quelque part que selon un sondage, les femmes n’aiment pas que l’on puisse lire leur sentiments sur leur visage. Mais cela peut-il servir d’explication à cet escamotage de visages ?
Cela dit, les Coréennes on bel et bien un visage et même plusieurs. Dans les villes, sur les marchés, on voit de tout. Des élégantes à visière qui sont capables de vous descendre 12 bouteilles de bière d’un demi-litre, en moins d’une heure, chaque verre cul sec. Et aussi des moins élégantes qui vous balancent un bon gros mollard à cinq centimètres de la figure. Mais quel que soit leur degré de raffinement et de dissimulation, en République de Corée, les femmes passent rarement inaperçues. Énergiques, causantes et enjouées, elles semblent armées d’une force tranquille et d’un sacré tempérament.
P.S : je vous reparlerai des femmes de Séoul quand je les aurai vues. En ce moment, en tous cas, il y en a une dont on voit tous les jours le visage crispé à la télévision, c’est Park Geun Hye, la Présidente du pays, empêtrée dans un scandale de trafic d’influences.