Vous connaissiez l’existence des îles Diomède ? Pour moi, elles sont nées sous mes yeux, le 15 septembre vers 17h. Heure à laquelle elles ont commencé à se dessiner au loin, tout enveloppées de ouate, au beau milieu du Détroit de Bering, juste après que nous ayons aperçu, à tribord, la Sibérie. Elles sont deux. Deux fausses jumelles, deux sœurs ennemies qui culminent à 1000m d’altitude: La Grande Diomède et la Petite Diomède, la Russe et l’Américaine, distantes de moins de 4 kilomètres avec une frontière maritime qui passe au milieu.
Vous imaginez le genre de promiscuité et combien elle a dû être appréciée pendant la guerre froide. Ils avaient à peine besoin d’un mégaphone pour communiquer alors que les Yankee pointaient leurs missiles vers les Soviets et vice versa. Parce que j’imagine qu’à l’époque, il devait y avoir quelques garnisons de l’Armée Rouge sur la Grande Diomède (eh oui, désolée mais c’est la Grande qui est Russe et la petite Américaine) et quelques Marines stationnés sur la Petite Diomède, les oreilles aux aguets, grâce à la fameuse Dew line, installée en Alaska, sur le continent.
A en croire le peu d’information que nous livrent les instructions nautiques d’Alaska, la Grande Diomède serait un grand caillou de toundra inhabité. Mais sur la Petite, il existe un –unique – village. Ne demandez pas combien d’habitants (civils ou militaires ?) on ne sait pas. Tout ce qu’on apprend c’est qu’il y a un héliport avec service régulier sur Nome, un dispensaire, un magasin, mal achalandé, des difficultés pour se procurer du fuel et qu’il n’est pas recommandé de s’aventurer entre les deux Sœurs ennemies : c’est plein de hauts-fonds…
C’est promis, je me rue sur Google à peine nous trouvons un Internet et je vous livre toutes les informations nécessaires à votre culture géostratégique.