Les passagers de la pluie ( suite)
Mettre un peu de poésie dans la pluie, ça aide à supporter aide à supporter les mouillages mouillés. Merci Francisco Coloane
» Il pleut là-bas de mille manières: rafales mugissantes tombées d’un ciel noir, intarissables sanglots célestes transperçant le cœur des vivants qui entrent en communication avec leurs morts reposant dans les cimetières de coquillages, larmes d’animaux aquatiques ou mythologiques tapis au fond des eaux, violentes giclées pareilles à celles des homothermies enfouies dans le sable ou coups de poings des tempêtes qui s’abattent du ciel. « Le Diable se chamaille avec sa femme », entend-on dans la pénombre des foyers paysans. « Ils compissent le ciel et la terre répliquent le dernier rescapé du dernier naufrage…Les grands alerces (essences de la forêt de Magellan) conservent dans leur sève la pulsation de trois millénaires de sanglots ».
( Le passant du bout du monde )
