Alors que les volcans commencent à rosir en ce samedi matin, on se pince : il ne souffle pas… ou presque pas !
Le moment ou jamais pour tenter d’accéder à la lèvre supérieure du volcan Mutnovsky, sans en respirer les fumées toxiques.
Le temps d’une chevauchée en char à neige et nous voilà au pied des pentes nord- ouest du volcan.
A mesure qu’on s’approche du sommet la poudreuse laisse la place à une glace vive très étrange. C’est qu’ici il faut oublier nos références alpines. La chaleur qui vient du sol est beaucoup plus forte et au contact de l’air glacial il se forme une couche de bulles, comme un tapis de boules de glace soudées les unes aux autres. C’est inskiable mais peu importe, on chausse les crampons.
La crête approche… et soudain… le spectacle est total !
Inoubliable !
Mais la journée n’est pas terminée. La météo étant des plus incertaines pour le lendemain, on décide de quitter le jour même la zone, pour ne pas risquer de s’y retrouver une nouvelle fois bloqués.
On laisse à regret le volcan du Gorely à notre gauche. On ne le gravira pas puisque le ciel en a décidé ainsi. Et c’est donc un nouveau run de skijöring derrière nos motoneiges. Plus on approche du col, plus le vent se lève. Si l’on ajoute la vitesse de la motoneige (20km/h) au vent qu’on a maintenant de face (50-60km/h) il est facile de comprendre combien la sensation de froid est intense. Si la température réelle doit être en -15° et -20°, avec un vent pareil la température ressentie oscille entre -30° et -40°. Gare à la moindre parcelle de peau qui dépasse… elle gèle très vite ! Le nez de Marine s’en souviendra !
Sorti de la caldera on rejoint la « route ». Elle n’est plus qu’un long ruban glacé, strié par les chenilles des engins. Les skis vibrent, les genoux dégustent…
Faut-il préciser qu’au bout de 4h à ce régime le plongeon dans le bassin chaud du refuge est juste divin ? Et réparateur !
Pauvre Marine !…
Pauvre Marine !… mais quel spectacle , absolument féérique !…