Nagasaki restera pour nous une ville à part. Sa géographie, son histoire (l’autre, la plus ancienne, pas celle de la bombe) qui lui a donné sa tradition d’ouverture et ses ambiances, à chaque fois différentes et propres à chaque quartier.
Un lieu propice à tant de rencontres :
Il y a ceux qu’on peut déjà qualifier de « vieux amis ».
Antoine revenu s’installer ici après un long séjour parisien.
Nathalie et Satoshi qui nous enrichissent de leur connaissance profonde de la ville où ils se sont installés il y a déjà plus de trente ans.
Et « le cousin » bien sûr… Toshiaki Yamagushi Mieli, dont l’arrière-grand père, juif italien, a fait don d’une magnifique collection de vases étrusques au musée de Sienne. L’occasion de reprendre les discussions laissées en l’état lors de notre dernier passage. Mais malgré plusieurs recherches, ni Sylvie ni Toshiaki n’ont pu encore trouver un lien entre leurs ancêtres Mieli d’Italie et Mieli d’Egypte. (voir « Un Dejima francophone »)
Toshiaki et Kumiko, qui nous accueillent dans leur splendide maison perchée là-haut sur l’une des collines qui dominent le port.
Et qui nous initient au shushi « do it yourself ». Une feuille d’algues, une poignée de riz et il vous reste à choisir parmi les plats de shashimi, de crudités et de soja pour vous concocter un sushi à votre goût.
Magnifique et délicieuse expérience culinaire agrémentée de vins de Bourgogne, d’Alsace, du Brésil que Toshiaki sélectionne en connaisseur, lui qui a réalisé de très nombreux guides de voyage et de gastronomie sur l’Europe.
Toshiaki qui possède (entre autres trésors) un ouvrage dédicacé par Jacques Mayol, le « pape » de l’apnée, dont s’est inspiré Luc Besson pour réaliser « Le Grand Bleu »
Et puis il y a les « nouveaux amis » comme Yuka et Daisuke Tajiri.
Yuka, qui parle très bien le français, est pianiste, auteur d’improvisation qui entre en résonance avec le travail de Daisuke.
Daisuke est un peintre qui n’hésite pas à diluer sa peinture dans le saké (lui qui ne boit pas une goutte d’alcool !). Il obtient ainsi une couleur épaisse et mousseuse pour réaliser des œuvres où la finesse du trait, la répétition du motif jusqu’à l’obsession et l’épaisseur de la matière nous projette dans une abstraction envoûtante.
Daisuke qui exposera ses ouvres pour la deuxième fois à Paris au mois de juin prochain. (Galerie Grand Monde, 12 Pl. de la Bastille, du 2 au 23 juin (du mercredi au samedi de 14h à 19h)
Avec eux nous partageons un café, le meilleur de Nagasaki, chez « Coffee & Clayworks »), un havre de paix, caché dans une vieille demeure japonaise nichée au cœur d’un des vieux quartiers de la ville.
De quoi mettre du soleil… beaucoup de soleil… dans nos cœurs… car une fois de plus, ou plutôt comme toujours, dans ce printemps japonais décidément hors norme, il pleut sur la ville, il pleut sur Nagasaki, il pleut sur Kyushu, il pleut… il pleut…
PS : Histoire de vérifier si notre impression de mauvais temps permanent était fondée, j’ai refait le décompte des jours de beau depuis notre arrivée au Japon, à Ishigaki. 10 jours de soleil, 10 de temps gris et 22 de pluie sur une période de 42 jours !