On rembobine le film

Où en étions nous restés?

Fin septembre 2017 nous quittions Homer pour la Suisse. L’automne tirait à sa fin. L’hiver et le froid semblaient pressés d’arriver. Chamade avait été sorti de l’eau. Et tandis que nous le préparions à la saison froide, nous passions des moments délicieux chez Suzanne et Roch, face aux glaciers de la baie de Katchemak, dans la chaleur de leur amicale hospitalité.

Début mai 2018. L’hiver est toujours là et le froid aussi ( entre 6 et 10 degrés). Chamade a été remis à l’eau. Et tandis que nous le préparions à naviguer, nous avons passé des moments délicieux chez Suzanne et Roch où nous avons retrouvé notre chambre, face aux glaciers, encore bien enneigés  de la baie de Katchemak.

Avec le même plaisir de passer des soirées au coin du feu avec nos amis, de partager – grande délicieuse nouveauté pour eux -, une cheese fondue venue tout droit d’Helvétie et – grande délicieuse nouveauté pour nous -,  de la viande de moose, apprêtée sur le barbecue de Roch.

Mais à peine avions nous digéré le mythique cervidé, que nous en avons commencé à en voir partout. Devant, le jardin de la maison, entre les tombes du cimetière pourtant protégé par une barrière, sur les chemins de promenade ou à proximité des points d’eau. Etait-ce une inconsciente culpabilité qui nous donnait des hallucinations? Ou les  vieilles croyances qui veulent que l’animal ingéré entre dans notre esprit ?

Dieu nous en garde. Car outre le fait qu’il est d’un physique assez ingrat avec sa petite bosse sur le dos, sa barbiche et ses grandes jambes qui lui donnent l’air d’un chameau, le moose  (orignal ou élan du Canada, en bon français) n’aurait pas un cerveau très développé.

Avec un QI au dessous de zéro, il ne réagit que par instinct. D’où son incontrôlable agressivité lorsqu’il se sent en danger ou si la femelle veut protéger ses petits.  Alors, là, il charge et gare à celui qui se prend un sabot de moose dans la figure ou ailleurs.

Roch nous a rassuré. Les mooses que nous voyons tous les soirs paître dans les zones habitées, ne sortent pas de notre imagination. Ils sont aussi vrais que nature. C’est la saison, ils descendent de la montagne pour se nourrir de l’herbe nouvelle qui commence à pousser. Il faut juste faire attention de ne pas trop s’approcher d’eux.

A part ça, le moose c’est bon. Tout d’abord pour la nature, puisqu’il ingurgite 20 kg de biomasse végétale fraîche par adulte de 400 kg et contribue à éviter l’eutrophisation des étangs, en bouffant – en apnée – toute sorte de plantes aquatiques. Mais c’est bon aussi pour nourrir les hommes et surtout les ours noirs qui, eux, s’attaquent surtout aux bébés mooses. Les salauds!

Du coup je me découvre plein de sollicitude envers ces orignals , un peu simples d’esprit, qui ne sont les prédateurs de personne. Ce qui en Alaska, semble tout à fait incongru.

En plus, ils sont la seule nouvelle découverte que nous avons faite depuis notre retour à Homer où le Safeway et le MacDo n’ont plus de secrets pour nous.

P.S . Il faut que vous sachiez que le moose que nous avons dégusté a été tué accidentellement par une voiture, durant l’hiver. Roch qui figure sur une liste d' »équarrisseurs volontaires » a donc été appelé pour récupérer le cadavre, après l’établissement du constat de police en bonne et due forme.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.