PPP (Papy Painting Party) à Marinoa

(Par Sylvie)

Avons-nous vraiment passé trois mois en Suisse ? C’est à se demander, tant nous avons eu le sentiment en arrivant à Fukuoka, de n’avoir jamais quitté le Japon. Chaleur humide, conduite à gauche, musique et chansonnettes criardes qui se collisionnent à chaque rayon du super marché dans une cacophonie assourdissante, bento, sashimis, parapluies par tout les temps, chapeaux enfoncés sur le tête et les « Kudasaï », « onegaï shimas » « Arrigato » , et autre formules de politesse répétées à satiété quelles que soient les circonstances. Bref, nous avons instantanément remis les pieds dans nos pantoufles nippones et retrouvé avec bonheur Chamade – nu comme un ver-, ainsi que son grand-père autoproclamé : notre merveilleux ami Nori San.


Inutile de vous dire qu’après avoir passé trois mois le cul dans l’eau, notre bateau s’était alourdi de kilos de bernacles, moules, huîtres et autres mollusques, à l’aspect très peu comestible. Marc a du plonger dans les eaux troubles de la marina pour « dégager » l’hélice, sans laquelle nous n’aurions pas pu nous rendre à Marinoa, le chantier chic et cher, où Chamade devait se refaire une beauté, dès le lendemain de notre arrivée.


Mais au lieu de l’habituelle et ennuyeuse séance de gratte et d’antifouling, nous avons eu droit à une PPP à la japonaise : une Papy Painting Party : Nori (75 ans) qui adooore peindre, avait rameuté un copain d’études pour venir nous donner un coup de main.

Et tout le monde s’est éclaté à coups de rouleaux, de pinceaux et de boisson énergisante, avec en prime, un pique-nique de contemporains dans le cockpit à deux mètres d’altitude. Sugoï !


Moins « Sugoï », l’alerte typhon qui nous est parvenue, en guise de bienvenue, alors que la peinture de Chamade était à peine sèche et nous a obligé à un retour à l’eau précipité. C’était le no 15 du nom de Namtheum (ne me demandez pas ce que ça signifie, kudasaï), nous l’avons surnommé Godot…en attendant, le typhon suivant qui déjà s’annonce, en jouant les gros bras-

Pour la troisième fois nous nous préparons à démonter les panneaux solaire et la capote, plier le bimini, ligoter les voiles que nous venons de remettre, renforcer les amarres au maximum, en priant pour que les pontons d’Odo Marina tiennent le choc. Et que Chamade désormais rhabillé et lifté, dessus comme dessous, en sera quitte pour une danse endiablée sur l’eau. A moins que comme son honorable prédécesseur, typhon no16 ne s’essouffle en arrivant sur Fukuoka ou décide de changer de route. Ce qui nous arrangerait diablement, parce qu’on aimerait bien aller voir ailleurs.

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