
Attention. Laissez passer la blanche caravane qui arrive majestueusement de la baie de Disko. Vu d’en haut, on la voit avancer lentement, une silhouette après l’autre, à la queue leu-leu. Elles ont la forme de champignons, de toboggans, de monstres marins, ou encore de pyramides qui passent imperturbables dans l’immensité bleue, émergent entre les îles qu’elles dominent de leur taille impressionnante.


Garez-vous les bateaux, si voulez pas jouer au Titanic. Car les Icebergs ne changeront pas leur route pour vous et on n’en voit bien sûr que la pointe (1/7ème dessus et 6/7ème dessous). Pourtant lorsque l’un d’entre eux s’égare dans les flots, Chamade change de cap.

C’est l’occasion d’aller visiter de plus près ces cathédrales de glace flottantes qui scintillent et se teintent de turquoise au moindre rayon de soleil, prennent des tons acier dans la grisaille, et vêlent parfois dans un grondement, comme les glaciers dont elles sont issues.


Silence. On écoute la glace qui frémit, qui crisse, qui craque On scrute, ses mille et un reflets cristallins, et on se sent sur notre voilier, comme le Lilliputien qui va chatouiller les pieds du géant, en retenant son souffle.


En sortant de la baie de Disko, la caravane va monter encore un peu le long de la côte du Groenland pour plonger ensuite en direction du Labrador où, elle se démantèle, pour laisser s’accomplir le destin inéducable de tout Iceberg : la liquéfaction.

Mais dans la baie de Disko le spectacle, lui est continu et perpétuel. Jusqu’à quand ? Jusqu’à ce que le réchauffement climatique vienne à bout de l’Inlandsis et de sa calotte glacière. En attendant les baleines à bosses s’en donnent encore à cœur joie
