Il paraît que l’île de Taiwan est magnifique, surtout ses crêtes montagneuses qui culminent à 3800 mètres. Mais autant vous le dire tout de suite, de cela, nous n’avons rien vu. Bloody monsoon qui couvre le nord de l’île d’un couvercle gris et bruineux.
Pourtant, tout en restant au ras des pâquerettes (pour autant qu’il y en ait par ici !) Taiwan offre de belles sensations vertigineuses.
Et tout d’abord les fantastiques gorges de Taroko. Une incroyable saignée dans la roche calcaire de plus de 40 km de long. La route, construite entre 1956 et 1960 pour désenclaver la côte est de Taiwan, n’est qu’une succession de tunnels, de ponts et de corniches creusées à même la roche.
Et le gris du ciel ne fait que renforcer la sensation d’enfermement.
Falaises de près de 1000 mètres tombant à pic, méandres formant un vrai dédale, en comparaison les gorges du Schöllenen au Gothard et leur fameux Pont du Diable ne semblent juste être qu’une maquette de salon ! Il est vrai que par ici il faut affronter les dragons !
Dragons qui toutefois laissent échapper quelques effluents soufrés et brûlant !
Plus au nord, le long de la Highway 9 entre Hualien et Ylan, nouveau rendez-vous avec le vertige. Encore une route construite pour désenclaver la côte est. Creusée à même la roche sur près de 120 km, en 1875, par la dynastie chinoise Qing, pour permettre de contrôler les populations aborigènes de cette côte sauvage. Elle fut agrandie par les Japonais dans les années 30 et en constante amélioration depuis, malgré les incessants glissements de terrain. Avec de belles perspectives qui offrent de belles sensations et poussent tout naturellement à modérer sa vitesse !
Et puis, finalement, il fallait bien aller saluer ces satanés nuages. Et pour ça, rien de tel que de grimper sur la Taipei 101 Tower. 509 m de haut.
Jusqu’à la construction de la Burj Khalifa à Koweit, c’était le plus haut gratte-ciel du monde. Désormais il n’est « que » le 5ème.
Et même si on ne monte qu’au 89ème des 101 étages, à 389 mètres, ce fut largement suffisant pour se cogner au plafond nuageux !
Assez paradoxal tout de même d’avoir voulu construire cette tour dans une zone connue pour ses tremblements de terre et ses typhons. Pour cela les ingénieurs ont eu recours à une technologie japonaise (les spécialistes du parasismique). Ils ont ainsi installé un gigantesque amortisseur à 380 mètres de haut. Une énorme boule d’acier de 660 tonnes, dont l’inertie permet d’amortir les coups de boutoir du vent ou des séismes.